Charles Moreaux

Laventie 30.01.1923 - Liévin 25.11.2010. Pharmacien, membre de la Société d’histoire de la pharmacie.

Membre correspondant depuis 1963, il est élu en 1967, sous la présidence de René Delhaye, pour succéder à Célestine Leroy sur le 17e fauteuil. Il est reçu le 10 mars 1968 par le nouveau président René Baude. Il est secrétaire général du 16 janvier 1968 à 1978, puis président de 1979 à 1983 et de 1987 à 1994. Il est remplacé sur le 17e fauteuil en 2021 par Marc Villain .

Il est le fils de Charles Moreaux, huissier, et d’Amélie Marguerite Meurillon. En 1926, ses parents se fixent à Malo-les-Bains et Charles Moreaux effectue ses études primaires et secondaires à Dunkerque. Surpris par la guerre, les Moreaux se terrent à Malo jusqu’à ce que leur maison, plusieurs fois endommagée, finisse par être détruite par les bombardements anglais. Ils se réfugient à Steenwerck, où Charles Moreau est plusieurs fois réquisitionné pour des corvées par les Allemands. La famille trouve finalement abri à Saudemont chez Maurice Leclerc, agriculteur et maire de la commune. Charles y est embauché comme ouvrier agricole, ce qui lui permet d’échapper au STO.

Après la guerre, il effectue des études supérieures de pharmacie, et, en 1948, il ouvre une pharmacie à Quéant. C’est là qu’il épouse Marie-Louise Reversé, fille de François Reversé, un agriculteur très engagé dans sa profession.

Selon le docteur René Baude, Charles Moreaux aurait alors, au tout début de sa vie publique, joué un rôle important en « inventant » les anges de Saudemont, chefs d’œuvre de l’art gothique. Provenant probablement de l’ancienne cathédrale d’Arras - et acquis par la famille Godefroy après la Révolution, ces anges étaient placés dans l’une des chapelles privées de Saudemont dont la famille était propriétaire, avant d’être légués à Maurice Leclerc en tant que maire de la commune. Charles Moreaux qui avait travaillé chez Maurice Leclerc en 1943 et 1944, était bien placé pour les connaître, et il n’avait pas manqué d’en pressentir, sous leur badigeon de peinture blanche, l’exceptionnelle qualité. Il en aurait informé Valentin Desvaux, juge de paix du canton de Marquion et membre de la Commission départementale des monuments historiques, et par lui, l’abbé Jean Lestocquoy fondateur du musée diocésain, spécialiste d’art sacré. La longue procédure qui allait les sortir de l’anonymat, permettre de les restaurer, de les exposer au public et de les attribuer au musée des Beaux-Arts d’Arras était engagée. Ce « haut-fait » aurait facilité l’élection de Valentin Desvaux à l’Académie d’Arras en 1954 et aurait valu à Charles Moreaux son admission, la même année, à la Commission des monuments historiques.

Membre correspondant de l’Académie d’Arras depuis 1963, Charles Moreaux succède à Célestine Leroy sur le 17e fauteuil. Il lui succède également comme secrétaire-trésorier au comité de folklore qu’elle avait fondé.

Dès son admission comme résidant, Charles Moreaux tient un rôle important dans la vie de l’Académie en tant que secrétaire général pendant dix ans, puis en tant que président pendant plus de dix ans. Infatigable et toujours disponible, il a donné une trentaine de communications.

Colonel pharmacien de réserve, décoré du Mérite militaire, Médaille d'argent des services volontaires de l'armée.

Décoré de l’Ordre national du Mérite, chevalier des Palmes académiques

 Communications à l’Académie d’Arras

L’École de médecine et de pharmacie d’Arras, 1751-1883 (14 et 28 avril 1967).

Éloge de Mlle Célestine Leroy, suivi de Le pharmacien au service de la science et des hommes (10 mars 1968).

Une profession disparue, la mulquinerie de batiste (13 novembre 1970).

Recherches sur les origines de la médecine populaire (28 avril 1971).

Eustache Le Moine fut-il le premier amiral de France ? (11 février 1972).

Antoine Auguste Parmentier (25 mai 1973).

Bref historique de l’hôpital d’Hesdin (26 avril 1974).

L’inventaire d’une officine de pharmacie à Aire-sur-la-Lys en 1784 (13 juin 1975).

La première nuit de Napoléon en France après Waterloo (27 juin 1975).

L’École de médecine et de pharmacie d’Arras, nouveaux documents (27 février 1976).

Les statuts et règlements des apothicaires d’Arras (11 mars et 15 avril 1977).

La commission Célestine Leroy (23 février 1979).

Le journal d’un curé de campagne artésien, l’abbé Tahon, curé de Cagnicourt, août 1914-1916 (27 avril 1979).

La difficile installation de la médecine officielle au XVIIIe siècle (23 mai1980).

Essai sur l’histoire de la lutte antivariolique, des origines à 1800 (12 mars 1982).

La noble histoire du quinquina, (14 janvier 1983).

Regard sur le 17ème fauteuil de l’Académie : Célestine Leroy, (22 juin 1984).

L’état sanitaire du camp de Boulogne (1802-1811), (15 février 1985).

La lutte antivariolique dans le Pas-de-Calais au XIXe siècle, (14 novembre 1986).

Installation de l’enseignement des professions médicales au XVIIIe siècle, (9 décembre 1987).

L’École de médecine d’Arras, (3 mai 1989).

Un Dubois de Fosseux médicastre, (13 juin 1990).

Les premiers jours de la Grande Guerre, journal d’un Artésien mobilisé, (12 décembre 1990).

Une communication datée de 1818 de l’illustre savant Caventou à propos de la strychnine à l’académie d’Arras, (14 octobre 1992).

Mai 1940, évacuation de Dunkerque. Quelques souvenirs (25 novembre 1992).

Le carnet de guerre de Marc Scailliérez, de Feuchy, 1916 (3 juin 1993).

Le professeur Nonot et les cours d’accouchement, 1772-1815 (11 mai 1994).

De quelques traitements artésiens plus ou moins insolites des siècles passés (8 février 1995).

Lavoisier (21 avril 1999).

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

« Considérations sur l’inventaire d’une officine de pharmacie au XVIIIe siècle », MAA, 6ème série, t. II (1980-1990), p. 127-137.

« La création de l’école de médecine et de chirurgie d’Arras », in « Arras à la veille de la Révolution », MAA 6e série, t. 1 (1990), p. 181-190.

« L’enseignement médical à Arras au XIXe siècle », in « Arras, le savoir et la curiosité, aspects de la vie culturelle dans une ville-préfecture au XIXe siècle », MAA, 6e série, t. III (2000), p. 199-211.

Autres publications :

« Un serment de sage-femme en 1728 », et « La main de bronze de saint Mein », Bulletin de la Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, t. VIII/4 (1964-1966), p. 274 et p. 191-293.

« Les statuts et règlements des apothicaires d’Arras (1606) », Bulletin de la Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, t. IX/5 (1975), p. 431-434.

 « La longue lutte contre la variole. Un demi-siècle de vaccine dans le Pas-de-Calais (1800-1850) » Bulletin de la Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, t. XII/2 (1987), p. 193-208.

« La mulquinerie et les mulquiniers de batiste », Liber amicorum, Études historiques offertes à Pierre Bougard, Mémoires de la Commission départementale des Monuments historiques, t. XXV (1987), p. 217.

 Sources

BAUDE René, Réponse au discours de réception de M. Charles Moreaux, le 10 mars 1968, Archives de l’Académie d’Arras.

DIERS Jean-Pierre, « Hommage à Monsieur Charles Moreaux », La Lettre de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Arras, n° 5 (2008-2012), p.104-105.

« Les membres de la Société d’Histoire de la Pharmacie (tables et index) », Revue d’histoire de la pharmacie, année 1961, supplément 170, p. 24.

« Les anges au sourire resteront à Arras », Le Monde, 8 février 1979.