Metz (Saint-Marcel) (Moselle) 27.10.1786 – Fresnes-en-Woëvre (Meuse) 25.04.1864. Ancien officier de la Grande Armée, et, depuis 1816, chef de bataillon au 2e Génie d’Arras, commandant l’École régimentaire.
Élu au 24e fauteuil le 26 septembre 1817. Ce fauteuil était occupé avant la Révolution par le médecin Charles-Augustin Ansart. Démissionnaire dès le 4 mars 1818, il est remplacé le 16 janvier 1819 par un autre officier du Génie, le capitaine Antoine Vène.
Il est le fils de François Nicolas Olry de Labry et de Marie Anne Eléonore Maujean. Son père était conseiller au bailliage de Metz.
Polytechnicien (1805), diplômé de l’École d’application du génie de Metz (1807), il commence sa carrière militaire en 1808 comme premier lieutenant au 3e corps du général Augereau (duc de Castiglione) envoyé en Espagne en juin 1808 ; il fait partie de la « colonne » Moncey, chargée de reprendre Valence : à la tête de mineurs du génie, il est chargé de diriger la colonne d’attaque de la porte San José ; dans ce combat, il est blessé d’une balle au front le 28 juin 1808. Il se distingue ensuite au premier siège de Saragosse (août 1808). Renvoyé en France, il est décoré de la Légion d’honneur le 10 mars 1809, et rejoint la Grande Armée dans l’armée de Masséna, lancée dans une nouvelle campagne contre l’Autriche (cinquième coalition) au printemps 1809 ; il construit avec sa compagnie de sapeurs des ponts sur le Danube entre l’île Lobau et Essling, et participe ainsi à la sanglante bataille d’Essling (20-22 mai 1809) ; il y gagne son galon de capitaine en second le 1er juin 1809, puis intervient encore dans la bataille de Wagram (4-5 juillet 1809).
Ses états de service le signalent ensuite, sans plus de précision, capitaine en premier de sa compagnie, le 1er janvier 1810, puis à l’état-major du Génie à partir du 1er janvier 1811.
On le retrouve actif dans la campagne d’Allemagne de 1813, dans l’armée de Lauriston, aux batailles de Lützen (2 mai), de Bautzen (Wurchen) (20-21 mai) ; il est nommé chef de bataillon le 25 septembre 1813, et participe encore à la bataille de Leipzig (16-18 octobre 1813), avant de se retrouver bloqué dans la place d’Erfurt, avec l’état-major du général d’Alton, du 25 octobre 1813 jusqu'au mois d'avril 1814. L’abdication de Napoléon et le retour de la paix lui permettent de rentrer en France en août 1814. Il affecté d’abord au 1er régiment du Génie nouvellement créé, puis nommé à Arras le 1er octobre 1816, à la tête de l’École régimentaire du génie.
Un an plus tard, le 26 septembre 1817, il est élu à l’Académie d’Arras, probablement ès fonction, sans l’avoir vraiment recherché, et il ne s’y investit guère. Eugène Van Drival, dans son Histoire de l’Académie, relève : sa présence à l’Académie n’est constatée que par le paiement de sa cotisation et une lettre, à la date du 4 mars 1818, dans laquelle il s’exprime ainsi : « Je n’ai jusqu’à présent assisté à aucune des séances de la Société royale, parce que, depuis ma nomination, j’ai toujours été absent ou malade... Pour remplir les fonctions importantes qui sont attachées à cet honneur, ce serait peu d’assister aux séances de rigueur, il faudrait suivre les utiles travaux de la Société et leur consacrer une grande partie de son temps, ce que l’état de ma santé et mes occupations comme commandant de l’École du génie ne me permettent pas de faire... ». Appuyé sur ces considérations puissantes, M. Olrv donne sa démission. Il est remplacé en 1819 par son collègue et subordonné le capitaine Antoine Vène.
Il quitte Arras pour Verdun où il est promu Officier de la Légion d’honneur le 16 septembre 1823. Quand il s’y marie le 9 mars 1826 avec Marie Élisabeth Dugier, fille de Jean Denis Dugier, « ancien chef de bataillon et sous intendant militaire, propriétaire de la terre et du château d’Aulnois à Fresnes-en-Woëvre », il est enregistré comme « lieutenant-colonel commandant du Génie militaire de la place de Verdun et y demeurant ». À la naissance de son fils Félix, le 17 janvier 1827, à Verdun, et au décès de sa jeune épouse âgée de vingt-trois ans, le 18 janvier 1829, il est toujours « commandant l’arme du Génie de Metz ».
Élevé à la dignité de commandeur de la Légion d’honneur (15 avril 1845), il termine sa carrière militaire comme directeur des fortifications de la place de Verdun. Revenu à la vie civile, il est élu président du conseil d’arrondissement de Verdun. Il décède « en son château d’Aulnois » à Fresnes-en-Woëvre en 1864.
Chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis et de Saint-Ferdinand d’Espagne.
Sources
État civil : mariage : AD 55, 2 E 204 (7), p. 235-236/563 ; naissance de son fils Félix : AD 55, 2 E 558 (73), p. 7/354 ; décès de son épouse : AD 55, 2 E 558 (75), p. 266/379 ; son décès : AD 55, 2 E 204 (11), p. 394/456.
Base Léonore : LH//2018/16.
DIERS Jean-Pierre, "Étude sociologique de l'académie d'Arras depuis ses origines (1737-2006)", Mémoires de l'Académie d'Arras, 6e série, t. V (2007), p. 7-96.
BESNIER Georges, "Les trente fauteuils de l'Académie d'Arras", Le Courrier du Pas-de-Calais, 20-26 avril 1937
VAN DRIVAL Eugène, Histoire de l'Académie d'Arras, 1872.
Michel Beirnaert