Besançon (Doubs) 12.11.1782 – Paris (7e) 16.05.1860. Polytechnicien, ancien officier de la Grande Armée, colonel du Génie, ingénieur en chef des fortifications d’Arras.
Élu en 1838 pour succéder à Étienne Larzillière sur le 13e fauteuil. Il est président de l'Académie de 1845 à 1849 et de 1857 à 1859. Il est remplacé en 1860 par le Chanoine Van Drival.
Fils de Jean-François Répécaud, négociant à Besançon, et de Marguerite Badoz.
Entré à l’École polytechnique en 1799, il se spécialise à l’École du génie de Metz le 22 décembre 1801. À sa sortie, il est affecté à l’état-major du génie avec le grade de lieutenant, le 22 novembre 1802. Après la rupture de la paix d’Amiens (16 mai 1803), il part à l’armée d’Italie, d’abord en garnison à Alexandrie, puis dans l’armée de Masséna engagée contre les Autrichiens sur le front de l’Adige en septembre 1805. Après que Masséna eut forcé le passage de l'Adige à Vérone le 18 octobre 1805, Répécaud participe au siège du village de Caldiero où l’archiduc Charles s’est enfermé, puis à l’attaque de ses retranchements, les 30 et 31 octobre. Il est promu capitaine le 1er janvier 1807, alors qu’il est de nouveau en garnison à Alexandrie.
Les états de service annexés à son dossier de Légion d’honneur ne mentionnent pas ses affectations entre 1807 et 1812, mais les discours prononcés sur sa tombe un demi-siècle plus tard, font allusion à son rôle lors de la prise de Pampelune en Espagne au début de 1808.
On le retrouve en 1812. Lorsque Napoléon rompt la paix de Vienne et attaque la Russie, le 24 juin 1812, le capitaine Répécaud est affecté à l’armée du Prince Eugène. Il participe aux combats d’Ostrovno et de Vitebsk en juillet 1812. Il est décoré de la Légion d’honneur le 3 août 1812. Il participe ensuite à la bataille de la Moskowa à Borodino, le 7 septembre 1812, avant d’entrer à Moscou où il est promu chef de bataillon le 16 octobre 1812. Lors de la retraite, décidée par Napoléon le 19 octobre 1812, Répécaud est blessé à Maloïaroslawetz, le 25 octobre, quand les Russes ferment à Napoléon une route de retour plus méridionale que celle de l’aller. La Grande Armée est alors obligée de revenir sur ses pas où toutes les ressources ont déjà été épuisées. Répécaud est de toutes les batailles qui jalonnent la tragique retraite : Wiasma (3 novembre), Krasnoë (16-18 novembre), passage de la Bérésina (26-27 novembre).
Rentré sauf en Allemagne, Répécaud se retrouve sous les ordres du général Rapp dans la place fortifiée de Dantzig, censée servir de base pour les opérations en Allemagne du Nord. Mais, de janvier à décembre 1813, la place est assiégée par des armées russes et prussiennes. Répécaud est capturé par les Russes et emmené en captivité. Le premier traité de Paris (30 mai 1814) signé après l’abdication de Napoléon permet sa libération, mais il ne rentre en France, en juin 1815, « que pour prendre part à la journée suprême de Waterloo ».
Réintégré dans l’armée sous la Restauration, il est, en 1817, commandant en second de l’École du génie à Montpellier, puis en 1820, ingénieur-en-chef des places de Langres et Chaumont (Haute-Marne) où il épouse, le 10 septembre 1820, Amélie Louise Thérèse Beauson, native d’Arras, fille de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de la Haute-Marne ; leur fille Caroline Françoise Nathalie Répécaud naît à Chaumont le 1er février 1823. En 1824, il est chef du génie à Lille où il fait exécuter d’importants travaux pour l’amélioration de la place et de la citadelle. Selon Georges Besnier, il a été « mêlé en 1831 aux négociations qui ont donné la couronne à la maison royale actuelle de Belgique ».
De 1832 à 1844, il termine sa carrière militaire à Arras, avec le grade de colonel, directeur des fortifications. Il s’y fixe. Appelé au conseil municipal, il fait profiter la ville de ses lumières et de son expérience pour résoudre diverses questions de travaux publics.
Il est élu à l’Académie en 1838, sur le 13e fauteuil, Il y consacre désormais tout son temps, comme en témoigne la longue liste de ses publications publiées dans les Mémoires de l'Académie. C’était « un des membres les plus actifs et les plus éminents de l’Académie », dit de lui, lors de son décès, Edmond Lecesne, son successeur à la présidence.
Il tombe malade pendant le Congrès des délégués des Sociétés savantes qui s’était ouvert à Paris le 9 avril 1860 et dont il était membre du Bureau, et il y décède le 16 mai.
Chevalier de la Légion d’honneur le 03 août 1812, Officier, le 23 mai 1825, Commandeur le 28 avril 1841.
Publications
Notes historiques sur la place de Lille ; Mémoire militaire sur Langres et Chaumont, Reconnaissance de la route de Saint-Sylvestre à Bailleul, Reconnaissance du cours de l’Oignon, in Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, Archives de la guerre.
Publications dans les mémoires de l’Académie d'Arras
Rapport à la Société, MAA, 1ère série, t. XX (1842), p. 7–73.
Rapport sur l’importation du sésame, MAA, 1ère série, t. XXI (1844), p. 86–109.
Notes sur l’emploi de la pression atmosphérique sur les chemins à rail, MAA, 1ère série, t. XXI (1844), p. 221-293.
Discours d’ouverture, séance publique du 25 avril 1845, MAA 1ère série, t. XXII (1845), p. 1-19.
Paroles prononcées sur la tombe de M. Maillard, MAA 1ère série, t. XXII (1845), p. 370-375.
Discours d’ouverture, séance publique du 20 mai 1846, (Observations sur l’insalubrité des villes et des habitations de la classe ouvrière ; propositions de fonder des sociétés d’assainissement), MAA 1ère série, t. XXIII (1846), p. 1-23.
Réponse au discours de réception de M. Derbigny, MAA 1ère série, t. XXIII (1846), p. 435-444.
Discours d’ouverture, séance publique du 26 août 1849, MAA 1ère série, t. XXIV (1849), p. 1-16.
Napoléon à Ligny, et le maréchal Ney aux Quatre-Bras, MAA 1ère série, t. XXIV (1849), p. 168-213.
Quelques observations sur les moyens proposés pour améliorer le sort des ouvriers agricoles et mettre un terme à la dépopulation des campagnes, MAA 1ère série, t. XXV (1851), p. 170–205.
Notes sur le drainage et le clapissage, MAA 1ère série, t. XXV (1851) p. 337–357.
Hypothèses sur le cours primitif de l’Escaut, MAA 1ère série, t. XXVI (1853), p. 77–102.
Nouvelle discussion des hypothèses sur le cours primitif de l’Escaut, MAA 1ère série, t. XXVI (1853), p. 301–310.
Les poètes historiens. – Chateaubriand. - Waterloo, MAA 1ère série, t. XXVII (1854), p. 177-214.
Discours d’ouverture, séance publique du 27 août 1856, MAA 2e série, t. XXIX (1857), p. 109-142.
Réponse au discours de M.A. Laroche, MAA 2e série, t. XXIX (1857), p. 199-204.
Allocution prononcée à l’ouverture de la séance publique, MAA 2e série, t. XXX (1858), p. 5–4.
Rapport sur le concours de télégraphie électrique, MAA 2e série, t. XXX (1858), p. 65–84.
Discours d’ouverture, séance publique du 25 août 1858, MAA 2e série, t. XXXI (1859), p. 5–20.
Justification du géomètre Hippocrate, MAA 2e série, t. XXXI (1859), p. 107-112.
Sources
État civil : mariage, AD52, Edepot 121M080_01, p. 13/20 ; naissance de sa fille, AD52, Edepot 121M088_01, p. 5/37 ; décès, AD 75, 1860, décès, 07, V4E772, p. 24/31.
Base Léonore, notice L2302055.
Gallica, Annuaire de l’Institut des provinces et des congrès scientifiques, 1er janvier 1861.
LECESNE, Paroles prononcées sur la tombe de M. Répécaud, MAA 2e série, tome XXXII, 1860, p. 319 - 324.
PROYART, Discours d’ouverture, séance publique, 23 août 1860, MAA 2e série, tome XXXIII, 1861, p. 7 - 12.
Jean-Pierre Diers et Michel Beirnaert