La Rochelle (Charente-Maritime) 09.03.1816 – Arras 19.12.1870. Agriculteur et fabricant de sucre à Louez-les-Duisans, ancien président du tribunal de commerce, président de la Société centrale d’agriculture du Pas-de-Calais.
Élu en 1864 pour succéder à l’industriel Louis Crespel sur le 10e fauteuil ; il est reçu le 27 juillet 1865 par Antoine Laroche. Il est secrétaire adjoint en 1869 et ce, jusqu’à son décès tragique. Il est remplacé en 1873 par le pharmacien Pierre Gossart
Il est le fils d’Adrien Raffeneau de Lile et de Sophie Françoise De Bal ; il a épousé Marie Joséphine Emma Jacquin de Cassières, fille du colonel du génie et directeur des fortifications, à Arras le 17 juin 1845.
Après ses études au collège d’Arras, il entre dans la vie active pour prendre, à la suite de son père, la tête de l’exploitation agricole betteravière et de la sucrerie familiales, au hameau de Louez à Duisans. En 1865, sa sucrerie de Louez utilise annuellement 10 000 tonnes de betteraves, dont 1 500 sont fournies par la commune de Duisans. Il est réputé fournir de justes salaires à ses ouvriers et des loyers corrects aux fermiers qui exploitent ses terres. Ami d’Antoine Laroche, il en est le premier adjoint à la mairie de Duisans en 1849 et 1850 et le remplace comme maire de 1851 à 1860. Il s’installe ensuite à Arras où le retiennent désormais ses nombreuses activités électives et représentatives.
En effet, les progrès et les succès dans sa double carrière d’agriculteur et d’industriel en ont fait un notable local apprécié, auréolé de surcroit du prestige de son père. En 1845, il a fait un « beau » mariage à Arras et l'académicien Jacques François Dudouit ancien maire d’Arras et conseiller général du canton d’Arras-Nord a été l’un de ses témoins. En 1852 il est nommé membre et secrétaire de la Chambre consultative d’agriculture du Pas-de-Calais. En 1854, il est appelé au tribunal de commerce d’Arras où il est successivement juge et président. En 1857, il est secrétaire dans la commission d’enquête sur l’embranchement ferroviaire d’Arras à Hazebrouck. En 1859, il est élu en tant qu’industriel à la Chambre de commerce. En 1862, il participe encore à la commission d’enquête sur le projet de chemin de fer d’Arras à Étaples. Il est aussi délégué par le Chambre de commerce pour la représenter au sein du Conseil d’État dans les enquêtes sur la marine marchande, sur les traités de commerce et sur les sucres. Il est l’un des fondateurs de la succursale de la banque de France à Arras et il en est administrateur et censeur. Il est conseiller municipal d'Arras de 1866 à 1870. En 1865, il est élu à l’Académie d’Arras.
Il est mort en décembre 1870, à l’âge de 54 ans, « au milieu d’un exercice militaire où son dévouement à la patrie le retint, malgré les instances de ses amis » (chanoine Van Drival).
Chevalier de la Légion d’honneur le 5 août 1870, au titre du ministère de l’Agriculture et du Commerce.
Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras
Discours de réception le 27 juillet 1865, MAA, 1ère série, n° XXXVIII (1866), p. 45-56.
Sources
État civil : mariage, AD 62 5 MIR 041/46, p. 80/1326
Base Léonore, LH//2257/60.
PARIS, « Discours prononcé sur la tombe de M. Raffeneau de Lile », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. IV (1871), p. 202-204.
LECESNE, « Discours d’ouverture de la séance publique du 22 août 1871 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. V (1873), p. 9-10)
COFFINIER « Nécrologie, M. Raffeneau de Lile », Annuaire administratif et statistique du Pas-de-Calais pour l’année 1871, p. 329-333.
VAN DRIVAL Eugène, « Rapport sur les travaux de l’année », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. V (1873), p. 2-8.
LAROCHE Antoine, « Réponse au discours de réception de M. Raffeneau de Lile », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, n° XXXVIII (1866), p.57-72.
Michel Beirnaert