Douai (Nord) 23 germinal an 12 (15.04.1804) – Arras 25.07.1884. Époux de Julie de Retz. Propriétaire, ancien officier d’état-major,.
Élu en 1832, à l'âge de vingt-huit ans, pour succéder à l’avocat Thomas Monel. sur le 28e fauteuil, il est reçu le 14 décembre 1832. Membre de l’académie pendant cinquante-deux ans, il en est président (1836-1840) et chancelier (1854-1857). Il est remplacé le 8 mai 1885 par le manufacturier Benoît-Joseph Leloup.
Il est le fils de Jean Baptiste Joseph Louis Balthazar Wartelle (1774-1833) et de Jeanne de Pillersdorff (1772-1829) et le petit fils de Jean Baptiste Joseph Wartelle, seigneur d’Herlincourt (1726-1794) mort sous la guillotine à Arras le 24 avril 1794.
Officier d’état-major sous la Restauration, pendant 8 ans, il quitte l’armée à l’âge de 28 ans, puis s’installe à Arras où il vit de ses biens. Il épouse Julie Élisabeth de Retz (Arras, 29.09.1808-Arras, 11.01.1859), fille de Charles de Retz, ancien avocat au Conseil d’Artois, et de Marie Anne Saladin, le 10 novembre 1830 à Arras. Ils ont eu trois enfants.
Conseiller municipal (1837-1847), adjoint au maire d’Arras Maurice Colin, il prend une part active à l’organisation de l’enseignement primaire, et devient administrateur des établissements charitables de la ville, fonction qu’il occupe pendant cinquante ans.
C’est à ce titre qu’il est récompensé par la Légion d’Honneur (30 avril 1843).
Il est nommé conseiller de préfecture le 18 février 1848, juste avant le renversement de la Monarchie de Juillet (24 février), en remplacement de Liger, décédé. Bien qu’installé le 25 février, il n’est pas reconduit dans ses fonctions par la nouvelle administration.
Il est élu conseiller général du canton d’Arras-sud en septembre 1848, il est constamment réélu ensuite jusqu’en 1871.
Il est également élu député à l’Assemblée nationale législative, le 13 mai 1849, sur la liste des candidats monarchistes, (14e sur les 15 postes à pourvoir pour le Pas-de-Calais, par 74 015 voix sur 129 691 votants). Il siège à droite et vote avec la majorité antirépublicaine pour l’expédition de Rome destinée à rétablir les États Pontificaux et le pape Pie IX. Il vote aussi pour la loi Falloux du 15 mars 1850 sur l’enseignement.
Opposé au coup de force de Louis Napoléon Bonaparte, il démissionne le 2 décembre 1851, et n’exerce aucun mandat législatif sous le Second Empire.
Après la chute du Second Empire, il est réélu député à l’Assemblée Nationale le 8 février 1871, (5e sur 15, par 139 356 voix sur 349 532 votants). Il siège dans le groupe du Centre droit. Il vote pour la paix (traité de Francfort du 10 mai 1871), pour l’institution de prières publiques, (16 mai 1871), pour l’abrogation des lois d’exil qui écartaient les anciennes familles régnantes (juin 1871), pour le pouvoir constituant de l’Assemblée, contre la dissolution, pour la chute de Thiers (24 mai 1873), pour le septennat (20 novembre 1873), pour la loi des maires, contre l’amendement Wallon qui introduisait le mot République dans la loi d’organisation des pouvoirs publics (30 janvier 1875), contre l’ensemble des lois constitutionnelles (16 juillet 1875). Il ne se représente pas à la fin de la législature. (31 décembre 1875).
Académicien depuis 1832, il y joue un rôle actif pendant une trentaine d’années avant que ses responsabilités politiques ne l’absorbent totalement.
Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras
Rapport sur les moyens d’employer l’armée et notamment l’infanterie, à exécuter, à l’instar des Romains et des Suédois, des travaux d’utilité publique, tels que routes et canaux, MAA, 1ère série t. XV (1834), p. 65-82.
Discours d’ouverture, MAA, 1ère série t. XVII (1836), p. 1-4.
Discours d’ouverture, MAA, 1ère série t. XVIII (1837), p. 1-7.
Rapport sur la question d’industrie, MAA, 1ère série t. XXI (1844), p. 4-18.
Réponse au discours de réception de M. Auguste Parenty, MAA, 1ère série t. XIX (1857), p. 161-166.
Réponse au discours de réception de M. Davaine, ingénieur en chef des ponts et chaussées, MAA, 1ère série t. XXX (1858), p. 19-22.
Sources
État civil : naissance, AD 59, 5 Mi 2020 R 040, p. 709/1245 ; mariage, AD 62, 5 MIR 041/45, p 69/1368 ; décès, 5 MIR 041/59, p. 1236/1288 ; naissance de son épouse, AD 62, 5 MIR 041/33, p. 398/1418 ;
LELOUP Joseph, Discours de réception le 8 mai 1885, Mémoires de l'Académie d'Arras, 2e série, t. XVII (1886), p. 15-42.
ROBERT et COUGNY, « Wartelle-Deretz », Dictionnaire des parlementaires français, tome V (PLA-ZUY), 1891, p. 558.
Michel Beirnaert