Arras (Sainte-Croix) 17.03.1737 – Arras 24.05.1820. Avocat, conseiller assesseur de la maréchaussée royale, ami de Robespierre, physicien réputé localement.
Élu en 1777 au 26e fauteuil où il succède au conseiller Le Roy d'Hurtebize. Il est directeur de l’Académie en 1780. Il occupe son siège jusqu’à la Révolution.
Il est le fils de Jacques-Philippe Buissart, procureur au conseil d'Artois, et de Thérèse Angélique Douchet. Reçu avocat en 1760, il devint conseiller assesseur au siège prévôtal de la maréchaussée royale en 1782. Physicien connu, il était surnommé "Baromètre" par ses confrères de l'Académie où il fut admis en 1777 à l'âge de quarante ans.
C'est lui qui défendit par un factum Charles Vissery de Bois-Valé de Saint-Omer, accusé par ses voisins d'avoir installé un paratonnerre sur son immeuble, dossier dont la plaidoirie fut confiée au jeune Robespierre. Une fois le procès gagné, la presse fit l’éloge des deux avocats, et notamment de Buissart, auteur, précise le Mercure de France, d’un « mémoire très estimé, qui peut être regardé comme un traité de physique intéressant sur cette matière ».
Il épouse en 1778 Charlotte Albertine Billion, fille, veuve et belle-soeur d'avocat, cousine du président Briois de Beaumetz.
En 1789, Buissart participe au processus électoral qui mène à la rédaction des cahiers de doléances et à la désignation des députés du Tiers aux Etats généraux. En mars, il est ainsi l’un des douze représentants envoyés par les « non-corporés » d’Arras à l’assemblée de ville. Par la suite, il entretient une correspondance avec son ami le député Robespierre. Sous la Révolution, Buissart est élu juge de paix.
Physicien autant qu'avocat réputé, il est l'auteur de plusieurs mémoires sur les sciences dont on ne conserve, malheureusement que le titre : Mémoire sur l'utilité d'un hygromètre comparable pour l'astronomie, la navigation, etc... ; Mémoire sur les trombes terrestres, 1780 ; Mémoire sur la multiplicité des conducteurs électriques ou paratonnerres, 1781 ; Mémoire sur le paratonnerre accidentel dont est armé le beffroi d'Arras, 1782 ; Dissertation sur le flux et le reflux de la matière électrique, 1783 ; Dissertation météorologique, 1785.
En 1817, il est l’un des cinq « survivants » de l’ancienne Académie, réinstallés d’office le 15 mai par le préfet Malouet pour constituer le premier noyau de l’Académie restaurée. Mais il démissionne immédiatement, le 17 mai 1817. Il est nommé membre honoraire en 1819.
Publication dans les Mémoires de l'Académie d'Arras
« Notice sur les clartés et les scintillations produites par la circulation du fluide électrique », MAA, 1ère série, t. I (1818), p. 535-546.
Autres publications
Mémoire signifié pour Me Charles-Dominique de Vyssery de Bois-Valé, avocat en parlement, demeurant en la ville de Saint-Omer, défendeur & appellant. Contre le petit-bailli de la même ville, demandeur & intimé, Arras, imprimerie Michel Nicolas, 1782, 96 p.
Sources
BARBIER Victor, « Antoine Buissart » in « Lettres inédites d’Augustin Robespierre à Antoine Buissart, précédées de notices biographiques », Mémoires de l’Académie d’Arras, , MAA, 2e série, t. XXI (1890), p. 367- sq 363-396.
JACOB Louis, » Un ami de Robespierres, Buissart (d’Arras) », Revue du Nord, tome 20, n°80, (novembre 1934), p. 277-294.
WALTER Gérard, « L’apprentissage d’un dictateur, Robespierre avant 1789 », Revue des Deux-Mondes, 106e année, huitième période, t. trente-troisième, 1er mai 1936, p. 614-648.
Michel Beirnaert et Hervé Leuwers