Saint-Gaudens (Haute-Garonne) 23.11.1943. Enseignant et Rosati.
Élu en 2010 pour succéder à Jean-François Lacomblez sur le 24e fauteuil ; reçu le 24 juin 2012.
Bien que né à Saint-Gaudens où ses parents s’étaient réfugiés, Jean-Claude Vanfleteren passe son enfance dans le Nord, à Flers-Bourg (actuelle Villeneuve d’Ascq). Son père, résistant et syndicaliste, est soudeur à Fives-Lille, sa mère, ancienne ouvrière de tissage. Après ses études secondaires et un bref emploi de balayeur à la brasserie La Semeuse où naquit l’idée du personnage de Jules Ramon, il continue ses études à l’École normale de Douai, puis à Nancy et ensuite au Centre de formation des professeurs de collège de Lille. Il occupe plusieurs postes dans l’enseignement dont le dernier au collège Verlaine de Saint-Nicolas-lez-Arras jusqu’en 2001.
Animateur dans l’âme, passionné par le théâtre, il fonde sa première troupe lors de son passage à Nancy. En 1976, il crée un club de théâtre au sein du collège Verlaine, participe aux stages de formation proposés par l’Éducation nationale. Il est à l’origine du foyer socio-éducatif et des classes coopératives du collège qui assurent la transition avec l’école primaire. Il devient membre du jury départemental des Dicos d’or avec l’inspection académique, du Centre d’Études et de Recherches Immercurien (CERI) de Saint-Laurent-Blangy dont il est l’un des fondateurs. Il assure pendant dix ans la direction de l’Amicale laïque Paul-Langevin. Il est sociétaire titulaire de la Société des auteurs compositeurs dramatiques (SACD), vice-président de l’Agence régionale de la langue picarde pour le Pas-de-Calais.
En 1988, il crée une troupe d’adultes, La Colombine, à laquelle il consacre beaucoup de temps en acceptant tous les volontaires, quel que soit leur niveau, et avec laquelle il propose de nombreux spectacles originaux, et parmi ceux-ci certains dont il est l’auteur. En 1991, il ajoute à sa panoplie le personnage de Jules Ramon à qui il donne un costume particulier et qu’il associe à la langue picarde, objet de sa part d’un combat de sauvegarde permanent, par exemple, en créant une troupe pour des scolaires : Les Tiots Patoisants. Il écrit aussi de nombreuses chansons qu’il interprète seul ou avec La Colombine et pour lesquelles, Bertrand Dalavalle ou Marcel Chapuis composent une musique originale.
Reçu en 1975 chez les Rosati qui avaient eu l’occasion de le récompenser lors de leurs Joutes poétiques, il en devient un membre actif ; il est successivement directeur et chancelier, crée le prix des Jeunes poètes en 1976, dans sa forme actuelle, avec le soutien de l’Inspection académique de la région et des villes d’Arras et de Saint-Laurent-Blangy. Il défend le prix Froment de langue régionale, fait connaître la société anacréontique par conférences, publications, interviews, promenades commentées dans les rues d’Arras, au musée, au beffroi ou dans les villages des alentours. Animateur infatigable de la société des Rosati, il est aussi un expert de la connaissance de son passé. C’est la raison pour laquelle, en 2014, il a reçu une rose d’or.
J.-Cl. Vanfleteren voue une grande admiration à Verlaine dont il parle avec gourmandise, avec une expertise que tous lui reconnaissent. Parmi toutes les récompenses qu’il a reçues à Bordeaux, Reims, Paris, celles que lui ont remises Les Amis de Verlaine à Metz, en 2019, et Armand Lanoux en 1977 pour le prix La Fontaine tiennent une grande place. De même, revêt une importance particulière le projet d’appeler Chemin Paul-Verlaine, le chemin de halage qui conduisait d’Arras à Fampoux et que Verlaine a souvent emprunté.
Il est officier des Palmes académiques ; il a reçu les médailles de la ville d’Arras, de Saint-Laurent-Blangy ainsi que celle de la Jeunesse et des Sports.
Il est impossible de mentionner toutes les pièces dont il a assuré la mise en scène. Voici un extrait de la cinquantaine de pièces ou montages dont J.-Cl. Vanfleteren est l’auteur :
- J’étais fait pour être jardinier, son et lumière sur des textes de Saint-Exupéry, 2000.
- Un pavé sur le cœur, 1998.
- L’Piau d’Lapin, 1997.
- Écoute ô mon cœur, son et lumière de St-Laurent-Blangy 1995.
- La Poupée, 1992.
- Ches Chorchelles, 1991.
- Théâtre de rue, 1990.
- Les Robespierrots, mise en scène avec Sylvain Vazey, 1989.
- Citoyennes, les quatre Robespierre, 1988.
- Et si Robespierre recevait Molière, 1985.
Sources :
Archives des Rosati, notamment le discours de réception de Jean-Claude Vanfleteren à l’Académie d’Arras et le discours de réponse du docteur Jean-Pierre Diers.
CAUDRON, Louis, Histoire des Rosati du vingtième siècle, Arras, Société des Rosati, s.d.
Voix du Nord (passim).
Gérard Devulder