Arras 13.09.1902 - Arras 21.05.1977. Rénovateur de la porcelaine d’Arras.
Élu le 14 décembre 1973 pour succéder à Charles Hollart sur le 15e fauteuil; il est remplacé en 1979 par Lucien Langlet.
Fils unique d’une très ancienne famille arrageoise, d’un père coutelier place de la Vacquerie et d’une mère issue de petits agriculteurs de Tilloy-les-Mofflaines. Réfugié à Paris dès les premiers bombardements d’Arras au début de la Grande Guerre, il fréquente l’école normale rue Boileau où il a un merveilleux professeur de dessin, Henri Martin, médaille d’or des artistes français. Il se sent attiré par la peinture et le dessin mais les aléas d’une carrière artistique font reculer ses parents devant ce choix. De retour à Arras en 1920, il travaille à la coutellerie de son père, suit des cours aux beaux-arts de sa ville, puis entre à l’atelier de peinture dirigé par Maurice Leclercq avec qui il travaille pendant treize ans. Il remporte la médaille d’or de fin d’études en dessin industriel et en dessin d’architecture et participe presque tous les ans aux salons des Beaux-arts puis des artistes français.
Instructeur de colombophilie, il est sergent-chef comptable à la mobilisation de la Seconde Guerre mondiale et subit trois ans de captivité.
Passionné par l’orfèvrerie et, aidé de son fils Louis, à partir de 1960, il commence ses recherches sur la porcelaine d’Arras : anciennes teintes, anciens motifs, secrets de cuisson…et cela au prix de mille difficultés parce qu’il n’existe pas de traces des secrets de fabrication. Il faut surtout compter sur de nombreux essais, sur la chance et sur l’observation des pièces produites par les sœurs Delemer entre 1770 et 1790. Celles-ci se sont inspirées des décors de Tournai aux cinq bouquets, des motifs de Chantilly dits « à la brindille ». Le motif dit de Monsieur de Calonne, par allusion à la guirlande de fleurs qui ornait le jabot de l’Intendant d’Artois, est propre à Arras. Henri Caudron finit, avec l’aide de son fils Louis, par retrouver le ton de bleu si particulier de la porcelaine d’Arras obtenu à partir du cobalt, ainsi que les teintes délicates des polychromies. C’est une longue histoire de patience, de ténacité et d’imagination alliées à une science acquise à la force des poignets.
Poète, humaniste, Henri Caudron sait charmer ses auditoires en patois ou dans une langue française de haute qualité. Médaille d’or de l’Académie d’Arras qu’il rejoint par la suite ; il en assure le secrétariat adjoint de juin 1975 à son décès. En 1976, il y fait une communication : Les porcelaines polychromes des demoiselles Delemer à Arras. Il reçoit en 1970 la rose d’or des Rosati.
Sources :
Arch. des Rosati.
Louis Caudron, Histoire des Rosati du vingtième siècle.
Gérard Devulder