Bapaume 02.08.1861- Arras 03.01.1956. Avocat, ancien bâtonnier, fondateur et président de la société hippique d'Arras.
Élu le 8 juillet 1927, sous la présidence du docteur Alfred Lestocquoy pour succéder à Léonce Viltart sur le 10e fauteuil. Il est reçu le 13 décembre 1928 par Fernand Anselin. Il est remplacé le 13 avril 1956 par Gilbert Coutière.
Il est le fils d’Édouard Grardel, négociant, conseiller d’arrondissement, et de Romaine Renard. Son grand-père, Alexandre Grardel, était maire de Bapaume.
Inscrit au barreau d’Arras après ses études de droit, il épouse Hélène Pilat à Brebières le 5 août 1895 et devient ainsi le beau-frère de l’académicien Edmond Pilat. Le couple a quatre enfants, dont un fils, Pierre, étudiant, mobilisé en 1916, meurt pour la France le 28 octobre 1918.
Avocat scrupuleux, il soigne particulièrement le style de ses plaidoiries. Reconnu par ses pairs, il a été bâtonnier de l’ordre. D’un tempérament fort actif, il ne se contente pas de ses activités professionnelles. En 1902, il est secrétaire du conseil d’administration de la Compagnie du chemin de fer d’Achiet à Bapaume, présidé par le marquis d’Havrincourt. En 1905, il fait partie du comité d’Arras de la Société de secours aux blessés militaires (ancêtre de la Croix Rouge), où il côtoie les académiciens Léonce Viltard, Henri Blondel, le docteur Alfred Lestocquoy, le docteur Leviez, Jean Paris et le baron Cavrois de Saternault.
Le sport l’intéresse beaucoup : cavalier émérite, il est, avec Fernend Anselin, l’un des fondateurs de la Société des courses hippiques d’Arras. Il est réputé parmi les meilleurs chasseurs de l’Artois.
Quand il accède à l’Académie en 1927, à l’âge de soixante-six ans, présenté par ses amis de longue date, Fernand Anselin et Eugène Bloquet, il est un jeune retraité. Son discours de réception est un long hommage à son prédécesseur Léonce Viltart et à ses liens nombreux avec les artistes. Sa conclusion est une péroraison critique sur l’évolution du rôle des femmes et de la mode féminine. Fernand Anselin, qui le reçoit, conclut ironiquement, tout en épousant les mêmes préjugés :
« Son discours de réception plaira aux dames qui, pourvu que l’on parle d’elles, s’inquiètent peu de savoir si c’est en bien ou en mal... ».
Après deux communications, en 1930 et 1932, Jules Grardel n’apportera plus à l’Académie que sa présence à ses séances, jusqu’au début des années 1950.
Il décède en 1956, âgé de quatre-vingt-quinze ans.
Publication dans les Mémoires de l’Académie d’Arras
« Discours de réception » le 27 décembre 1928 », MAA, 3e série, t. VIII (1928), p. 167-.185.
« Origines et premières années de la Société hippique d’Arras », MAA, 3e série, t. X (1930), p. 91-102.
« À propos de l’exposition des souvenirs de Lamartine au musée Carnavalet », MAA, 3e série, t. XII (1932), p. 167-174.
Sources
État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 080/6, p. 1116/1298 ; mariage, AD 62, 3 E 173/23, p. 33-34/265.
Le Beffroi d’Arras, 18 mars 1920, (à propos de la Société hippique d’Arras présidée par Grardel et Fernand Anselin).
Annuaire statistique du département du Nord, 1902, p. 59 (Compagnie du chemin de fer d’Achiet à Bapaume)
Bulletin de la Société de secours aux blessés militaires, 4e série, n° 70 (janvier 1902), p. 112.
ANSELIN Fernand, « Réponse au discours de réception de M. Grardel », Mémoires de l’Académie d’Arras , 3e série, t. VIII (1928), p. 167-.187.
DELHAYE René, « Monsieur Jules Grardel », Mémoires de l’Académie d’Arras, 5e série, t. II (1955-1959), p. 94.