Paris (10e) 28.09.1836 – Paris (17e) 22.05.1914. Ingénieur en chef des Mines du Pas-de-Calais de 1861 à 1870.
Élu en 1868 pour succéder à Eustache Broy, sur le 2e fauteuil. Il est nommé membre honoraire quand il quitte Arras en 1870 pour prendre la direction des mines et forges d’Aubin (Aveyron). Il est remplacé en 1871 par Théophile Coffinier.
Il est le fils d’un professeur de mathématiques à l’université décédé tragiquement en 1848, laissant une veuve et sept enfants sans ressources. Admis comme boursier, à l’École polytechnicien en 1855, sorti au 6e rang en 1857, passé à l’École des Mines d’où il sort ingénieur le 23 janvier 1861. Nommé ingénieur en chef des Mines du Pas-de-Calais, il arrive à Arras en 1861. Il prend une part active à l’Exposition universelle de 1867, pour laquelle il dresse une carte topographique superficielle et souterraine du bassin houiller du Pas-de-Calais.
Il n'aura passé que deux deux petites années à l'Académie d'Arras, 1868-1869. Dans la séance du 21 janvier 1870 qui précède son départ d’Arras, il présente à l’Académie un rapport, commandé par la Compagnie des mines d’Anzin qui l’avait envoyé étudier sur place les causes des explosions de grisou dans les mines du Yorkshire. C’était sa première et unique contribution aux travaux de l’Académie d'Arras. Elle n’a malheureusement pas été publiée.
Le 12 janvier 1870, il obtient l’autorisation de quitter le service de l’État pour passer au service de la compagnie du chemin de fer d’Orléans et de ses prolongements qui lui a confié la direction des mines et forges d’Aubin (Aveyron). Cette nomination intervient trois mois après « la fusillade d’Aubin », le 8 octobre 1869, sanglante répression d’une grève des mineurs du bassin d’Aubin. Cette grève au cours de laquelle les mineurs tentèrent d’envahir les forges où la compagnie fabriquait des rails, était la deuxième, sous le Second Empire, après celle du 16 juin 1869 à La Ricamarie (Loire). Au cours des échauffourées, l’ingénieur en chef Tissot avait été séquestré et molesté, et la direction, dépassée, avait fait appel à la troupe qui tira sur la foule. Cette tragédie inspira à Victor Hugo son ode à la « Misère » et le poème « Aubin ». Zola s’en inspira aussi pour son Germinal. Dans ce contexte difficile, Coince est appelé pour remplacer l’ancienne direction, rétablir le calme et relancer l’activité. Il reçoit la Légion d’honneur « pour services exceptionnels » le 9 août 1870. Il est élu ultérieurement maire d’Aubin. À la fin de sa carrière, il se retire à Paris.
Sources
Annales des Ponts et Chaussées, 4e série, 1861, p. 237.
Bibliothèque centrale de l’École polytechnique, annuaire des anciens élèves.
Base Léonore, dossier 561/47.
CARDEVACQUE Alphonse de, « Voyages autour de mon fauteuil à l’Académie d’Arras », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série , t. XIV, 1883, p. 284-286
Wikipedia : Aubin, la fusillade d’Aubin
Michel Beirnaert