Jules Chavanon

Paris 28.01.1866 – Paris 20.01.1913. Archiviste départemental du Pas-de-Calais.  

Élu en 1900 pour succède au docteur Émile Adolphe Trannoy sur la 17e fauteuil. Il est reçu le 25 juillet 1901 par l'abbé Charles Rohart, président. Il démissionne en juillet 1903 pour « convenances personnelles ». Son successeur aux Archives départementales, l’archiviste paléographe Ferdinand Claudon, élu pour lui succéder, démissionne à son tour avant d’avoir siégé. Jules Chavanon est remplacé finalement en 1904 par Georges Sens.

Jules Chavanon est le fils de Joseph Chavanon, marchand de nouveautés, et de Marie Albert.

Il épouse Adèle Alice Layraud, fille de médecin, le 5 novembre 1896 à Paris (7e).

Il fait ses études primaires et secondaires au collège des Jésuites de Vaugirard, où il intègre, dans les dernières années de son cursus, une « société d’études ». Chacun devait apporter, à tour de rôle, une dissertation, une œuvre d’imagination, un travail historique, soumis ensuite à l’examen critique de tous. Il y prit le goût de l’écriture, et là se trouvent peut-être les racines de sa vocation future de journaliste. Titulaire du baccalauréat, il souscrit l’engagement décennal qui le dispense du service militaire, et prépare une licence de lettres et de droit. Nommé maître répétiteur au lycée de Saint-Quentin, il n’y reste que trois ans, avant d’être mis en congé illimité pour trop grande indépendance d’esprit. Il en profite pour préparer l’école des Chartes.

C’est l’époque où il publie, pour se distraire, sous le pseudonyme de Jules Clermont, avec son condisciple des « Bureaux d’études » du collège de Vaugirard, Jean Drault, deux petites pièces de théâtre : Fricotard et Chapuzot, pièce en trois actes et cinq tableaux (1891), Un lit à la cantine, opérette militaire en un acte (1893).

Diplômé en décembre 1893, il est nommé archiviste du département de la Sarthe, au Mans, le 7 décembre 1894, puis archiviste du département du Pas-de-Calais à Arras en 1899, où il succède à Henri Loriquet.

À peine arrivé à Arras, il est chargé par le Conseil général de diriger la commission de publication de l’ouvrage commandé en vue de l’Exposition de 1900 :  Le Pas-de-Calais au dix-neuvième siècle, notices rédigées à la demande du Conseil général pour servir à l’Histoire de ce département pendant le XIXe siècle. Cette œuvre en quatre volumes est une bible pour qui veut connaître l’état social et économique du département au début du XXe siècle. Comme au Mans, il s’attache à l’inventaire de fonds d’archives d’institutions religieuses régulières dont les biens ont été saisis à la Révolution (fonds de l’abbaye Saint-Vaast et des hospices de Saint-Omer) et à différents travaux d’érudition.

À la fin de l’année 1903, arrivé au terme de son engagement décennal, il démissionne, quitte l’administration et se lance enfin dans le métier qui l’intéresse, le journalisme.

Il crée d’abord à Montauban, La Liberté, journal régional quotidien, puis rejoint La Croix, à Paris, où, pendant sept ans, il est un rédacteur de politique étrangère « exceptionnellement doué et renseigné ». Il quitte La Croix en 1911 pour les services télégraphiques de l’Agence de la Presse Nouvelle, avant d’être recruté, en 1912, par les frères Paul et Guy de Cassagnac pour collaborer à leur quotidien bonapartiste L’ Autorité, pour Dieu, pour la France !, « journal dont s’accommodaient le mieux ses tendances, ses goûts, ses traditions de famille ». D’abord chargé d’y commenter la politique étrangère, il en devient rapidement l’administrateur efficace. Il meurt d’une embolie à 47 ans, « en pleine force, n’ayant pas accompli toute sa tâche ». Les représentants de toute la presse nationale sont présents à ses obsèques. Les journaux catholiques conservateurs, L’Autorité, La Croix et La libre parole lui rendent un hommage appuyé.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Correspondance du prince de Berghes, colonel du régiment de Berry-Infanterie (1782-1785), publiée avec une lettre préface de M. Jules Chavanon, MAA, 2e série, t. XXXI (1900), p. 63-134.

Discours de réception le 25 juillet 1901, MAA, 2e série, t. XXXII (1901), p. 272-282.

Rapport sur le prix Braquehay, MAA, 2e série, t. XXXIII (1902), p. 419-423.

Autres publications

Initiales artistiques extraites de chartes du Maine, 1898.

Le port de Calais avant 1300, 1901

Études sur le mouvement du port de Calais de 1300 à 1336, 1901.

Études et documents sur Calais avant la domination anglaise, 1300-1336, 1901.

Les tables des pauvres en Artois (Introduction à l’inventaire des Archives hospitalières de Saint-Omer), 1902.

L’histoire de l’Artois, 1902.

Renaud VI de Pons, vicomte de Turenne et Carlat, seigneur de Ribérac, etc, lieutenant du roi en Poitou, Saintonge et Angoumois, conservateur des trêves de Guyenne (vers 1346-1427), [Thèse pour son diplôme de l’école des Chartes], 1903.

Charte de coutume de Marck (avril 1253) comparée à celles de Calais (1253) et de Bourbourg (1240), 1903.

Joachim Murat (1767-1815), 1905.

Le Pas-de-Calais de 1800 à 1810, étude sur le système administratif institué par Napoléon 1er, 1907.

Grève d’avocats sous Henri IV, 1909.

Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Sarthe, série H. Supplément. Tome 1er, 1er fascicule, articles 1-224. Hospices de Saint-Calais et de Ballon, 1907.

Sources

État civil : naissance AD 75, 1866 naissances 15, V4E 1859, p. 28/31 ; mariage AD 75, 1896 mariages 07, V4E 8635, p. 10/31 ; décès, AD 75, 7 D 142, p. 18/31

ROHART Charles, Réponse au discours de réception de M. Jules Chavanon, Mémoires de l'Académie d'Arras, 2e série, t. XXXII (1901), p. 283-293.

Nécrologie, dans Bibliothèque de l'École des chartes, Année 1913, n° 74, pages 234-235.

CASSAGNAC de, Paul et Guy, « Jules Chavanon », dans L’ Autorité, vingt-huitième année, 1913, n° 21, 22, 23, des 21, 22 et 23 janvier 1913.

Michel Beirnaert