Arras (Sainte-Croix) 26.01.1763 - Roeux 19.10.1834. Sous l’Ancien Régime, écuyer, garde des sceaux de la Chancellerie au Conseil provincial d’Artois. En 1815, maire de Roeux, député du Pas-de-Calais.
Il fait partie des onze premiers académiciens nommés par le préfet Louis Malouet le 7 mai 1817 pour reconstituer l’Académie, à charge pour eux d’élire ensuite les membres complémentaires. Il est installé sur le 19e fauteuil, occupé avant la Révolution par Josse Binot ; il est remplacé en 1820 par Louis François Harbaville.
Fils d’Étienne Le Roux du Chatelet (1724-1804) et de Marie Le Roux de Puisieux (1729-1776), il épouse, le 30 avril 1795 à Corbie, Agathe Quarré de Villers de Chelers dont il divorce en 1800.
Le Roux du Chatelet fait ses études au collège de Navarre à Paris. En 1788, il est appelé au Conseil supérieur d’Artois en qualité de conseiller et à la Chancellerie de ce même conseil en qualité de garde des sceaux. Devenu au début de la Révolution officier municipal d’Arras, il donne sa démission au bout de neuf mois, hésite à suivre son frère en émigration et se retire dans sa terre de Rœux. Il est arrêté en 1793 comme « suspect et frère d’émigré ». En 1806, il est nommé maire de Rœux, fonction qu’il exercera jusqu’en 1830. Il est membre du conseil général du Pas de Calais et il est nommé député du Pas-de-Calais à deux reprises pendant la Restauration : 1815-1816 et 1821-1827. Très attaché à la cause de l’ancien régime, il se prononce en 1814 contre Napoléon, remplit à la première Restauration les fonctions de sous-préfet d’Arras par intérim et proteste, pendant les Cent Jours, contre l’acte additionnel. Attaché aux principes de la légitimité, il s’est toujours élevé contre la centralisation, a soutenu les intérêts de l’agriculture, les franchises communales et l’organisation départementale encore à peine ébauchée. Il avait aussi déploré les maladresses de l’entourage du roi et de Charles X lui-même qui conduisirent à la révolution de juillet 1830.
En 1830, il met fin à sa carrière politique et se consacre aux belles-lettres. Il s’était déjà inscrit dans ces préoccupations en étant, en 1817, un des restaurateurs de l’Académie royale d’Arras et en ouvrant à ses frais une école à Rœux. Mais, à l’époque, trop pris par ses mandats, il avait démissionné dès 1820. Il travaillait à un ouvrage de métaphysique sur l’alliance de la religion et de la philosophie lorsqu’il fut, en 1834, au château de Rœux, victime du choléra qui sévissait alors dans le nord de la France.
Son prénom d'Onuphre a été remplacé par celui d'Auguste dans les publications officielles.
Chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur le 18 mai1825.
Publications
Des finances, d’après le système présenté par Sully à Henri le Grand, adapté à la situation de la France, 1818.
Des assemblées provinciales ou de la nécessité de réorganiser les administrations secondaires et municipales et de les mettre en harmonie avec les principes de la Charte, 1817.
Sources
Base Léonore : L1606030
HARBAVILLE Louis-François, « Notice nécrologique sur M. Leroux-Duchâtelet », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. XV, 1834, p. 176- 81.
Agnès et Gérard Devulder