Château-Porcien (Ardennes) 29.06.1781 - Arras 13.08.1855. Ancien chirurgien-major aux armées, docteur en médecine, professeur à l’école de médecine d’Arras.
Nommé par le préfet Malouet le 15 mai 1817, à la restauration de l’Académie, sur le 17e fauteuil occupé avant la Révolution par dom Gosse ; remplacé en 1833 par l’avoué Alexandre Thibault.
Fils de Claude Mercier, contrôleur ambulant des aides, et de Marie-Renée Lebel. Veuf en premières noces d’Angélique Lesoing, époux en secondes noces, en 1836, d’Éléonore Menu de Ménil, fille de Paul Alexis Joseph Menu, baron de Menil, colonel en retraite, ancien officier des armées de la Révolution, du Consulat et de l’Empire.
Médecin militaire, il est en 1804 chirurgien sous-aide major au 55e régiment de ligne en garnison à Boulogne-sur-Mer, puis chirurgien aide-major au 46e régiment de ligne (12 novembre 1807). Il participe à la campagne contre l’Autriche en 1809 ; revient à Boulogne en 1810 et 1811 pendant la paix. Promu chirurgien major au 1er corps de la Grande Armée le 6 février 1812, il participe à la campagne de Russie ; au cours de la retraite, il est blessé au pied droit au passage de la Bérézina en novembre 1812 et fait prisonnier à Wilno (Vilnius, Lituanie) en décembre 1812. Il rentre en France sous la Restauration, en novembre 1814, quelques mois après la signature du premier traité de Paris (30 mai 1814).
Il se rallie à Napoléon pendant les Cent Jours, est nommé chirurgien major au Grand quartier général le 7 juin 1815, et participe à la courte campagne de Belgique (15-18 juin 1815). Il ne demande pas sa réintégration dans l’armée après la seconde abdication.
C’est donc comme « docteur en médecine » qu’il arrive à Arras en 1816.
Il fait partie de la première liste des académiciens nommés par le Préfet Malouet le 15 mai 1817. Il signe, le 5 novembre 1817, le règlement intérieur, et l’Académie publie en 1820 et 1822 deux de ses communications. Il fait partie de la députation de l’Académie chargée de présenter l’hommage au roi Charles X de passage à Arras en septembre 1827.
Après la révolution de Juillet 1830, il signe « l’adresse » au nouveau roi le 22 octobre 1830. Il est encore présent à la séance extraordinaire du 20 décembre 1831, où la Société arrête qu’elle prendra désormais le titre d’Académie d’Arras. La Monarchie de Juillet reconnaît ses compétences : en 1832, il est nommé médecin-chef de l’hôpital civil et en tant qu’enseignant à l’École de médecine, titulaire de la chaire de thérapeutique, matière médicale et maladies des os. C’est sans doute le moment où il démissionne de l’Académie, car il y est remplacé en 1833.
Par la suite, fait Chevalier de la Légion d’honneur le 9 août 1833, remarié en 1836, il devient membre du jury médical du département du Pas-de-Calais, médecin en chef des hospices d’Arras, chirurgien spécial des compagnies d’artillerie et de sapeurs-pompiers de la Garde nationale de la ville d’Arras.
Publications dans les Mémoires de l’Académie
Lettre au secrétaire perpétuel, sur une guérison du croup, MAA 1ère série, t. Ier (1820), p.136-143
Rapport sur la culture du riz en France, MAA 1ère série, t. V (1822), p.120-124
Sources
État civil : 2e mariage : AD 61, 3E2_006_37, p. 118/369 ; décès AD 62, 5 MIR 04157, p 341/1324
Base Léonore, L1834025
CHAMBRE Jean-Pierre, « La culture médicale des praticiens arrageois au siècle de la révolution pastorienne », MAA, 6e série, t. III (2000), Le savoir et la curiosité, p. 297-310.
LEFRANC Patrice, « Du panseur de secret au docteur en médecine. Histoire de l’école de médecine d’Arras. 1749-1884 », conférence dactylographiée, 1995 (inédite).
MOREAUX Charles, « La création de l’école de médecine et de chirurgie d’Arras », Mémoires de l’Académie d’Arras, 6e série, t. II (1990), Arras à la veille de la Révolution, p.181-190.
MOREAUX Charles, « L’enseignement médical à Arras au XIXe siècle, Mémoires de l’Académie d’Arras, 6e série, t. III, (2000), Le savoir et la curiosité, p. 199-211.
VAN DRIVAL Eugène, Histoire de l’Académie d’Arras, Arras, 1872, p. 100, 109, 137, 138, 139.
Jean Pierre DIERS