Beaufort-Blavincourt 28.03.1871 - Arras 21.03.1952. Ingénieur agronome, directeur de l’école régionale d’agriculture d’Arras, secrétaire de multiples associations syndicales et mutuelles agricoles de l’arrondissement d’Arras et du département.
Élu le 31 mars 1939, sous la présidence de Louis Vaillant pour succéder à Aimé Wartel sur le 8e fauteuil, il est reçu le 29 juin 1939 par Félix Simon Il est vice-chancelier de 1945 à 1949. Il est remplacé en 1954 par Valentin Desvaux.
Il est le fils de Léopold Malpeaux, menuisier, et de Florence Bouttemy. Il épouse Camille Tabary, fille de cultivateur, à Beaufort-Blavincourt, en 1896.
Il débute sa formation à l’école pratique d’agriculture de Berthonval, et l’achève à l’école nationale d’agriculture de Grignon où il devient ingénieur agronome.
D’abord professeur à Berthonval. Il en devient ensuite directeur et conduit l’école à un niveau d’excellence. Il est récompensé le 11 décembre 1901 par la médaille d’or de la Société nationale d’agriculture pour ses travaux de chimie agricole et son ouvrage intitulé : « La betterave à sucre ». Il se fait un nom dans les études zootechniques. L’école de Berthonval obtient en 1908 le prix des écoles pratiques d’agriculture, lors des concours spéciaux des races flamandes et hollandaises d’Arras. Pour vulgariser le savoir, il diffuse à partir de 1901 un copieux Bulletin de l’école pratique d’agriculture de Berthonval, dont il est rédacteur. En 1914, il publie un long article sur l’élevage et l’engraissement des porcs dans l’éphémère hebdomadaire L’Union républicaine qui n’aura qu’un numéro.
La guerre met un terme à la première étape de la carrière de Léopold Malpeaux. Il est mobilisé comme officier d’administration du génie, affecté au service des subsistances. Son école de Berthonval, située sur la ligne de front entre Neuville-Saint-Vaast et Mont-Saint-Éloi, objet de farouches combats en 1915, est totalement détruite.
Après la guerre, il est élu correspondant de l’Académie d’agriculture de France. Il est nommé, en attendant la reconstruction de son école, adjoint du commissaire général de l’agriculture aux Régions libérées (1919-1920), et membre de la commission départementale du ravitaillement.
Cette double activité lui vaut la croix de chevalier de la Légion d’honneur le 27 novembre 1920 : A fait preuve comme directeur d’une des plus importantes écoles pratiques d’agriculture des meilleures qualités techniques et administratives. Au cours des hostilités, et depuis leur cessation, s’est consacré avec la plus grand dévouement à la remise en culture des terres abandonnées et a collaboré très activement au Ministère des Régions libérées et dans la région du Pas-de-Calais à l’organisation des services de reconstitution agricole.
Son école d’agriculture est finalement reconstruite à Tilloy-les-Mofflaines, dans la proche banlieue d’Arras. Les bâtiments modèles sont édifiés par l’architecte Paul Decaux, futur académicien. L’école est inaugurée le 13 décembre 1924. Elle devient école régionale en 1926, pour permettre la préparation aux écoles nationales. « Le temps n’est plus où l’on s’improvisait agriculteur : il faut aujourd’hui, pour diriger une exploitation, avoir des connaissances étendues dans toutes les branches de la production et les études s’imposent. L’agriculture est une science qui s’apprend, et pour être un excellent cultivateur, il faut être maintenant un scientifique doublé d’un praticien ». Parallèlement, il poursuit sa tâche de vulgarisateur à travers son activité éditoriale. Il signe la rubrique agricole dans La Revue artésienne (1922-1927), et dans L’Avenir d’Arras et du Pas-de-Calais (1924). En 1928, il est secrétaire général du Bulletin de la Société centrale d’agriculture du Pas-de-Calais. Il écrit aussi dans L’Éleveur français, revue mensuelle des connaissances pratiques de l’élevage (1928-1930).
Admis à la retraite le 2 décembre 1931, il conserve une influence certaine jusque vers 1950, par l’intermédiaire de l’hebdomadaire L’Agriculture de la région du Nord dont il est rédacteur en chef depuis 1928. Après une interruption du 4 mai 1940 au 18 octobre 1941, le journal reparaît et met beaucoup d’espoir dans la politique de Vichy : « La France peut redevenir une grande nation agricole, si le retour à la terre devient une réalité, si elle prend appui sur une économie agricole saine ».
Il est l’auteur jusqu’en 1943, de plusieurs publications techniques.
Apprécié par les milieux agricoles du Nord et du Pas-de-Calais, Léopold Malpeaux y a assumé de nombreuses responsabilités : président de la Société des aviculteurs d’Artois, secrétaire général du bureau de la main d’œuvre agricole du Pas-de-Calais, secrétaire général de l’Union des Syndicats agricoles du Pas-de-Calais et des départements voisins, secrétaire du Syndicat agricole de l’arrondissement d’Arras, secrétaire général de la Caisse mutuelle agricole d’assurances sociales du Pas-de-Calais, secrétaire général de la Mutuelle agricole incendie du Pas-de-Calais et de la Mutuelle agricole accidents du Pas-de-Calais, secrétaire de la fédération des Sociétés agricoles du Pas-de-Calais, secrétaire général de la Société centrale d’Agriculture du Pas-de-Calais, secrétaire de la fédération des Sociétés agricoles du Nord de la France.
En 1948, il est encore administrateur de la Caisse d’épargne d’Arras.
Dès 1935, ses mérites ont été reconnus par son élévation au grade d’officier de la Légion d’honneur. Il est aussi commandeur du mérite agricole et officier d’Académie.
C’est donc un personnage important et influent qui accède à l’Académie d’Arras en 1939. La liste de ses communications régulières, calées sur l’actualité, en atteste. Il est à noter que les comptes rendus de certaines de ses prises de position pendant la « drôle de guerre » ont été prudemment « allégés » au début de l’occupation. Il est l’adjoint du docteur Vaillant au poste de vice-chancelier, de 1945 à 1949.
Communications lors des séances de l’Académie
L’économie alimentaire en France et en Allemagne (20 octobre 1939).
Les possibilités du ravitaillement de l’Allemagne par les soviets (27 octobre 1939).
La guerre peut-elle durer longtemps ? (passages caviardés dans les comptes rendus) (1er décembre 1939).
La guerre, la natalité et la paysannerie (12 janvier 1940).
Mystiques totalitaires (passages caviardés dans les comptes rendus) (8 mars 1940).
Les conditions actuelles d’intérêt des productions oléagineuses (3 janvier 1941).
Les jardins ouvriers et familiaux (18 avril 1941).
L’organisation corporative en agriculture (8 octobre 1941).
L’œuvre de redressement du pays par Sully, (parallèle avec Pétain) (2 janvier 1942).
Le retour à la Terre (20 mars 1942).
Les maladies à virus des plantes cultivées (24 juillet 1942).
Du blé à la farine et au pain : comment faire face à la pénurie actuelle ? (12 février 1943).
Deux agronomes célèbres : Jacques Bréjault et Matjieu de Dombasles. (Occasion d’un hommage à Pétain « dont le message de Noël est un acte de foi sur les destinées de la France ») (9 juillet 1943).
La microbiologie peut-elle être mise au service de l’agriculture et du ravitaillement ? (4 février 1944)
Le remembrement nécessaire (28 juillet 1944).
Agriculture d’hier et agriculture d’aujourd’hui (22 septembre 1944).
Le photopériodisme et ses applications dans la croissance des plantes (10 novembre 1944).
La crise mondiale du blé (14 février 1947).
Les hormones végétales et leurs effets surprenants sur les êtres humains (7 mars 1947).
Ce qu’on pense des nationalisations (23 janvier 1948).
Horticulture et folklore, les légumes dans le folklore (12 novembre 1948).
L’agriculture devant le plan d’orientation et d’équipement, et la libération des échanges (24 mars 1950).
Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras
« Sully et Béthune », MAA, 4e série, année 1941-1942, fascicule 3, p. 113-120.
« Du blé à la farine et au pain », MAA, 4e série, fascicule 3 (année 1943-1944), p. 140-146.
« Les hormones de croissance dans la vie des plantes », MAA, 5e série, tome 1 (1947-1955), p. 156-160. 1956 à 1979.
Autres publications
Culture de la pomme de terre potagère, fourragère et industrielle, Masson, Paris, 1898.
La betterave de distillerie et la betterave fourragère, Gauthier-Villars, Paris, 1903.
Les prairies, Hachette, Paris, 1908, 160 p.
Les plantes sarclées, pomme de terre, betterave, carotte, etc, Hachette, Paris, 1908, 192 p.
Les plantes oléagineuses : colza, navette, oeillette, etc, Hachette, Paris, 1908, 1908, 100 p.
Le syndicat agricole d’Arras, Arras, 1941, 16 p.
L’organisation du jardin familial, Arras, 1943, 3 p.
Sources
Archives de l’Académie d’Arras, Registres de procès-verbaux des séances, volumes 4 (1935-1939), 5 (1939-1947), 6 (1947-1950), 7 (1950-1958).
État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 092/3, p. 584/914 ; mariage, AD 62, 3 E 092A/4, p. 78-79/188.
Situation militaire, (Béthune/1891/matricule 1952), AD 62, 1 R 1800, p. 565-566/626.
Bulletin des séances de la Société nationale d’agriculture de France, t. LVI (1901), p. CLXXXIII.
Journal d’agriculture pratique, nouvelle série, t. 16 (2e semestre 1908), p. 271.
« Léopold Malpeaux », Comptes rendus des séances de l’Académie d’agriculture de France, t. XXXVIII (1952), p. 283.
VISSE Jean-Paul, La presse arrageoise, 1788-1940, 2009.
SAUVAGE Pierre, « Dans l’Artois renaissant, Arras possède une des plus belles écoles d’agriculture de France », Bulletin de l’association amicale des anciens élèves de l’école pratique d’agriculture de Berthonval-Arras, pages 47 à 50, AD 62, BHB 1787.