Barthelemy Véron dit Bellecourt
Barthelemy Véron dit Bellecourt

Paris (10e) 14.09.1814 – Arras 04.04.1881. Connu à l'académie sous le nom de général de Bellecourt. Saint-Cyrien, général de division, commandant la 2e division du 1er corps d'armée à Arras. Dessinateur habile, grand collectionneur d’armes.

Reçu en 1874 pour succéder à Théophile Coffinier sur le 2e fauteuil. Remplacé en 1881 par Adolphe de Cardevacque.

Il est le fils d'Alexandre Véron dit Bellecourt, peintre paysagiste, élève de Jacques Louis David, et de Jeanne Baptiste Michel.

Admis à Saint-Cyr en novembre 1833, sorti en septembre 1835, il mène d’abord une vie de garnison au 16e régiment d’infanterie de ligne à Saint-Omer où il est promu lieutenant en 1839, puis capitaine le 11 juillet 1844 ; il est alors chargé de diriger l’école régimentaire.

Les nombreuses opérations militaires du Second Empire lui donnent l’occasion d’exprimer sa bravoure et sa valeur militaire : en Algérie (1845-1851), en Crimée (1854-1856), en Italie (1859-1860 et 1862-1863), et enfin dans la guerre contre la Prusse (1870). 

De 1845 à 1851, le capitaine Véron dit Bellecourt participe avec le 16e régiment de ligne, aux tâches d’occupation et de maintien de l’ordre dans l’Oranais et l’Algérois, puis au siège et à l’assaut final du village fortifié de Zaatcha, dans le sud-est constantinois dont la conquête était inachevée. En octobre 1850, il se fait muter au 20e RI de ligne pour rester en Algérie, et effectue successivement une mission d’exploration et de description des confins sahariens de la région de Touggourt, avant de participer à la conquête de la Kabylie orientale. Il quitte l’Algérie en septembre 1851 avec la croix de chevalier de la Légion d’honneur.

Rentré en France en octobre 1851, il est placé officier d'ordonnance du général de Saint Arnaud, ministre de la Guerre lors du coup d'Etat du 2 décembre 1851. Peu après, le 26 décembre, il est promu au grade de chef de bataillon au 42e RI de ligne.

Après que la France, alliée à l’Angleterre, au royaume de Sardaigne et à la Turquie, eut déclaré la guerre à la Russie, le 27 mars 1854, son régiment est désigné pour participer à la campagne. Il embarque le 19 juin 1854 vers Varna (Turquie, Bulgarie actuelle), principal point de rassemblement des forces combinées. Son régiment, rapidement éprouvé par le choléra, est mis en quarantaine. Ce n’est que le 11 octobre qu’il arrive en Crimée au siège de Sébastopol. Il y combat jusqu’à la signature de la paix à Paris le 30 mars 1856. Au cours du siège, il participe à de nombreuses attaques, est blessé trois fois, est élevé au grade d'officier de la Légion d’honneur sur le champ de bataille, promu colonel, décoré de l’ordre ottoman du Metjidié de 3e classe. Il est encore décoré du Mérite militaire de Sardaigne après son retour en France le 5 mai 1856.

Âgé de quarante-deux ans, il est temps pour le colonel Véron dit Bellecourt de se marier. Il épouse à Paris, le 9 juin 1856, Soline Alexandrine Marie de Buor âgée de vingt-quatre ans.

La campagne contre l’Autriche en Italie du Nord, de janvier à juillet 1859 est l’occasion pour le colonel Véron dit Bellecourt de faire preuve de bravoure. Il est grièvement blessé lors de la sanglante bataille de Magenta et en revient le 21 juillet 1859.  La croix de commandeur de la Légion d’honneur, le 8 septembre 1859, et celle de l’ordre militaire de Savoie, le 29 février 1860, récompensent ses exploits.

Avec « son » 85e de ligne, il vient, le 5 août 1862, prendre la relève dans la division de l’armée française maintenue à Rome depuis 1849 pour garantir la souveraineté du pape Pie IX sur la ville de Rome, relique de ses anciens États pontificaux. Sa mission, toute pacifique, s’achève un an plus tard. Il est décoré de l’ordre de Pie IX le 11 août 1863, au moment où il quitte Rome. 

Rentré en France, nommé général de brigade le 13 août 1863, il commande la subdivision du Pas-de-Calais. Ici commence la carrière arrageoise du général de Bellecourt. Officier supérieur d’état-major, il tient son rang dans la société civile et conquiert rapidement « ses droits de cité ». « Versé dans la littérature ancienne et moderne, appréciateur des beaux-arts, le général en causait avec un charme infini, joint à l’autorité d’un esprit supérieur ; artiste lui-même, il dessinait avec une certaine habileté et excellait à reproduire les anciennes miniatures. Aussi quand on résolut, en 1868, de faire une exposition de tableaux dans notre ville, il fut choisi, à l’unanimité, pour en être le président. Il y apporta avec son intelligence, son goût et son dévouement, une haute autorité toute pleine de courtoisie et l’inaltérable bonté qui le suivait partout ».

La guerre de 1870 met un terme provisoire à cette fin de carrière mondaine. La 1ère brigade qu’il commande au sein de la 2e division est affectée au 4e corps d’armée de l’armée du Rhin formé à Thionville avec les garnisons du nord et du nord-est. On ne retiendra que sa participation, aux batailles de Borny-Colombey, à l’est de Metz (14 août), Rezonville (Mars-la-Tour), à l’ouest de Metz (16 août) où il eut un cheval tué sous lui, et Gravelotte (Saint-Privat) (18 août), où il eut encore un cheval tué sous lui, et où il fut blessé d’un éclat d’obus à l‘épaule gauche. Fait prisonnier, au moment de la capitulation de Bazaine à Metz, le 29 octobre 1870, il reste en captivité à Düsseldorf jusqu’au 16 mars 1871.

Général de division depuis le 27 octobre 1870, il revient prendre son commandement à Arras.

Reçu avec beaucoup de considération à l’Académie en 1874, déjà miné par la maladie qui devait l’emporter, il ne peut communiquer que deux fois, sur « les origines mystérieuses des armes à feu ». Ni ses communications ni son discours de réception n’ont été publiés.

Il est aussi nommé officier de l’Instruction publique le 8 février 1876

Il est élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur le 6 février 1877 , au moment de son passage dans le cadre de réserve. Il est mis en disponibilité sur sa demande en 1879. 

Sources

État civil : naissance, AD 75, 5 MI 1178, p. 23-24/49 ; mariage, AD 75, 5 MI1 2282, p. 24-25-26/50 ; décès, 5 MIR 041/59, p. 885/1288 ; naissance de son épouse, AD 85, AD2E, p. 278/344.

Base Léonore :  LH//2695/17

CARDEVACQUE Adolphe de, « Discours de réception le 26 août 1881 », Mémoires de l'Académie d'Arras 2e série, t. XIII (1882), p. 22-31, et :

LECESNE Louis, « Réponse au discours de réception de M. de Cardevacque », p. 33-43.

CARDEVACQUE Adolphe de, « Général Véron dit Bellecourt », in « Voyage autour de mon fauteuil », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XIV (1883), p. 289-300.

MARCHAL Gaston-Louis, WINTREBERT Patrick, « Arras et l’art au XIXe siècle. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, photographes, critiques et amateurs d’art (1800-1914) », Mémoires de la commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais, t. XXIV, Arras, 1987, p. 233.

http://military-photos.com/veronb.htm