Arras (paroisse Saint-Nicolas-en l’Âtre) 31.01.1773 – Arras 13.04.1856. Ancien maire d’Arras (1813 – 1815), député du Pas-de-Calais, futur président du Conseil général.
Il fait partie, outre les cinq survivants de l’ancienne Académie, du noyau de onze membres nommés par le préfet Louis Malouet le 7 mai 1817 pour reconstituer l’Académie, à charge pour eux d’élire ensuite les membres complémentaires. Il est installé sur le 11e fauteuil occupé avant la Révolution par Pierre-Joseph de Canchy. Il est de 1817 à 1821, le premier président de l’Académie reconstituée. Il est remplacé en 1853 par le recteur Pierre Fayet.
Pierre Mathias Wartelle est issu d’une lignée de notables arrageois ayant exercé des charges politiques et administratives. Son grand-père paternel, Jean-Baptiste-François Wartelle (1680-1764) fut un échevin, bourgeois et prévôt de la cité arrageoise. Son père (1726-1794), conseiller au conseil supérieur d’Artois sera guillotiné sous la municipalité de Joseph Le Bon. En effet, la famille avait de nombreux biens : maisons, terres…
Pierre-Mathias fait de brillantes études interrompues par la Révolution qui l’oblige à émigrer. Il rentre en France en 1800 dans une quasi clandestinité jusqu’à ce que le senatus-consulte de 1802 lui permette de rejoindre Arras. Il épouse, le 7 septembre 1803 à Arras, Louise-Marie-Adélaïde Vaillant (1773-1825), unique fille de Jacques-Louis-Nicolas Vaillant (1742-1813), ami de Dubois de Fosseux et garde des sceaux au Conseil d’Artois.
Il exerce successivement les charges d’administrateur des hospices en 1804, de conseiller municipal et de capitaine de la garde nationale en 1806, de conseiller général à partir de 1810. Il préside le conseil général à deux reprises : de 1811 à 1813 et de 1818 à 1823. Entre temps, nommé par Napoléon, il succède à son beau-père M. Vaillant comme maire d’Arras de 1813 à 1815. Réputé pour son sens du devoir, il est créé baron par l’Empereur en 1813. Ainsi Pierre-Mathias devient Wartelle d’Herlincourt. Il est récompensé par la croix de la Légion d’honneur en 1814 et par le titre de chevalier de Saint-Louis. Au second retour du roi, il est révoqué de sa fonction de maire le 3 juillet 1815. Il devient député lors des Cent-Jours (mai à juillet 1815) puis d’octobre 1816 à décembre 1823. Il se retire en 1830 de la vie politique, à Éterpigny où il possède une résidence héritée de son beau-père ; il s’occupe d’agriculture et d’archéologie, passion dont son fils Léon-Marie héritera.
Le 7 mai 1817, il fait partie des 16 notables qui restaurent l’ancienne académie disparue en 1793. Il en prend la tête de 1818 à 1821. Quand il préside la première séance publique le 24 août 1818, il présente un programme de travaux à entreprendre. L’année suivante, il attire l’attention sur un plan de statistiques du département élaboré par la Société mais qui restera à l’état de projet.
Il rentre dans le rang dès 1821, mais demeure membre actif jusqu’en 1853, date à laquelle, trop âgé, ne pouvant plus participer activement aux séances, il devient membre honoraire. Sa retraite fut troublée par la mort d’un fils. Il meurt à Arras à l’âge de 83 ans. Son éloge funèbre est prononcé par M. Harbaville, son collègue à l’académie
Publications dans les Mémoires de l'Académie
Discours d'ouverture de la séance publique du 24 août 1818, MAA, 1ère série, t. 1er (1818), p. 1-9.
Discours d'ouverture de la séance publique du 23 août 1819, MAA, 1ère série, t. II (1819), p. 1-4.
Discours d'ouverture de la séance publique du 28 août 1820, MAA, 1ère série, t. III (1820), p. 14-22.
Sources
État civil : naissance : AD 62, 5 MIR 041/26, p. 118/1409 ; décès : AD 62, 5 MIR 041/57, p. 437/1324.
LEOPOLD J.Y., Les présidents du Conseil général du Pas-de-Calais, 1996
CARDEVACQUE de Alphonse, Les députés du Pas-de-Calais de 1789 à 1893.
ROBERT Adolphe et COUGNY Gaston , Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1891.
VAN DRIVAL, Histoire de l’académie d’Arras, Arras, 1872, p. 74-75.
HARBAVILLE L.F., « Paroles prononcées sur la tombe de M. Le baron d’Herlincourt », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. XXIX (1856), p.255-259.
Histoire de deux grandes familles de l’Artois : Wartelle et Gottran, par la famille, non daté.