Lesconil, écart de Ploubannalec (Finistère), 1973. Archiviste paléographe, conservateur du patrimoine.
Élu le 21 juin 2003, sous la présidence d'Odile Parsis-Barubé. Il est démissionnaire en 2006, avant d’avoir été reçu, quand il est nommé chef de l’établissement régional du Service historique de la défense à Cherbourg.
Nicolas Buanic est originaire du petit port de pêche de Lesconil, au fin fond de la Basse-Bretagne, dans la commune bicéphale de Plobannalec, dont les activités économiques étaient principalement agricoles et halieutiques. Situé sur la côte méridionale du Finistère, au bord d’un océan tumultueux, non loin de la fameuse pointe de Penmarc’h, ce terroir est en plein Pays bigouden, célèbre par ses costumes d’apparat chamarrés et ses hautes coiffes de dentelle empesée, images les plus manifestes d’un particularisme multiforme et revendiqué.
Nicolas Buanic entame sa scolarité aux écoles communales, maternelle et primaire, de son village ; il la poursuit aux collège et lycée d’État Laennec de Pont-l’Abbé, capitale de la Bigoudénie. Une fois obtenu le baccalauréat de la série C, il prépare durant deux années consécutives, au lycée d’État Pierre-de-Fermat à Toulouse, les épreuves du concours externe d’entrée à l’Ecole nationale des Chartes de Paris, auquel il est admis du premier coup au rang de major (série A, médiévale et moderne, l’une des deux séries du concours). Il consacre sa thèse d’Ecole des Chartes à la biographie du conventionnel girondin de Quimper Kervélégan, le Vétéran de la Révolution (1998). Simultanément, il obtient en Sorbonne la licence d’histoire.
Au terme de cette scolarité, il accomplit dans la Marine nationale, au port de Brest, son service militaire, à l’issue duquel il est admis à l’Ecole nationale du patrimoine, à Paris, par voie de concours externe, dans la spécialité des archives, en tant que conservateur stagiaire. Déjà nanti du diplôme d’archiviste paléographe conféré par l’Ecole des Chartes, Nicolas Buanic obtient celui de « conservateur du patrimoine » délivré par l’Ecole du patrimoine au terme de ses études supérieures, en même temps qu’il est nommé à son premier poste en qualité de conservateur titulaire. Il s’agit de l’emploi de directeur adjoint des archives départementales du Pas-de-Calais à Dainville près Arras. Les années passées dans ces fonctions donnent lieu à une intense activité scientifique, faite d’expositions d’archives, de colloques, de cours publics bénévoles de paléographie française, de publications de livres historiques, d’articles archivistiques, diplomatiques ou paléographiques, en particulier dans le bulletin trimestriel des archives départementales intitulé Histoire et mémoire. Domicilié à Roclincourt près Arras, Nicolas Buanic, élu le 21 juin 2003 à l’Académie des lettres, sciences et arts d’Arras, participe assidûment à ses travaux, ainsi qu’à ceux de la Commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais.
Muté à sa demande à Cherbourg en tant que chef de l’établissement régional du Service historique de la défense au sein de l’arrondissement maritime de la Manche et de la mer du Nord, Nicolas Buanic se trouve alors à la tête à la fois d’un dépôt d’archives et d’une bibliothèque publique de la Marine nationale. Son activité se partage entre administration et travaux scientifiques ; il donne notamment une conférence consacrée à la matricule des gens de mer au cours du 134e congrès national annuel des sociétés savantes tenu à Bordeaux en 2009. Il met l’accent sur le rayonnement de son établissement, en direction des formations militaires, des institutions civiles et du public, sous forme de publications scientifiques, de manifestations publiques, d’expositions, d’appui à des initiatives et projets émanant d’associations historiques ou généalogiques, de nombreuses interviews en langue française publiées dans la presse, à la radiophonie, à la télévision. Il participe aux séances de la Société nationale académique de Cherbourg, dont il est membre de plein exercice.
Fort de l’expérience administrative acquise à Cherbourg, il accepte ensuite l’offre qui lui est faite de fonder et de diriger un grand service d’intendance militaire d’échelle régionale issu de la réorganisation territoriale des fonctions d’administration et de soutien. Il s’agit, au sein du tout nouveau Groupement de soutien de la base de défense de Strasbourg-Haguenau, du service dit de « soutien vie », riche de 378 personnes assurant, au profit de quelque 11.000 ayants droit, la restauration (dans les mess), l’hébergement (dans des casernes), l’hôtellerie (dans les cercles de garnison), le logement, les loisirs et l’accueil. L’expiration de son temps de détachement dans l’administration militaire lui fournit l’occasion de faire retour aux fonctions scientifiques, aux Archives nationales à Paris, et de revenir en Bretagne après une longue absence.
A l’université de Haute-Bretagne à Rennes, il se replonge dans la culture de sa province natale. Il approfondit sa connaissance de la langue bretonne, apprise verbalement dans son enfance, obtenant successivement le diplôme supérieur d’études celtiques, le diplôme de compétence en langue bretonne à son niveau suprême, la licence de breton et celtique. Fort de ce savoir, il publie en 2021, avec son frère Serge, aux éditions Ouest-France, sous le titre Les Mots bretons dans la langue française, sans obtenir ni solliciter la moindre subvention, le premier livre entièrement consacré aux vocables français empruntés à la langue bretonne ; ces termes, au nombre de 171, y font chacun l’objet d’une notice à la fois lexicographique, étymologique et encyclopédique. Généreusement illustré en polychromie, épuisé en moins d’un an, le livre est réédité sous le même titre en 2024 par les éditions Blanc et noir.
Nicolas Buanic se plaît à cultiver l’idiome de la Basse-Bretagne, notamment sous forme de nombreuses interviews radiophoniques au cours desquelles son accent pittoresque et savoureux du terroir bigouden lui vaut un succès confirmé par l’obtention successive de deux premiers prix de déclamation bretonne lors du concours annuel Kan ar Bobl de Pontivy, dans le département du Morbihan.
Nicolas Buanic