Favreuil 12.11.1841 - Tours 09.07.1921. Avocat, bâtonnier, conseiller municipal d’Arras.

Élu en 1898, sous la présidence du chanoine Charles Rohart, pour succéder à Jules Boucry sur le 4e fauteuil. Il est reçu le 26 juillet 1900 par le président Rohart. Il est vice-chancelier éphémère en 1914. Il est remplacé le 25 novembre 1921 par Ernest Delaby.

Ancien élève du petit séminaire d'Arras et du collège de Marcq, licencié en droit de la faculté de Paris, inscrit au barreau d'Arras en 1865.

Il est le fils de Louis Brochart, cultivateur, et d’Augustine Gantier. Il est demeuré célibataire.

Il commence ses études secondaires à Arras et les achève au collège de Marcq (Nord) où il s’initie à l’éloquence, avant de faire son droit et de s’inscrire au barreau d’Arras en 1867.

Il exerce son métier d’avocat pendant quarante-sept ans, est élu quatre fois bâtonnier de l’ordre.

À la fin du siècle, les élections municipales lui donnent l’occasion de s’engager en politique, au centre.

En 1893, il fait partie d’un groupe de notables catholiques d’Arras, ralliés à la République (Louis Blondel, Henri Lancial, Henri Gheerbrandt, Jean Paris) qui créent un « comité républicain libéral » pour ouvrir une voie politique entre les conservateurs désorganisés et les socialistes anticléricaux. Ils se dotent en juillet 1893 d’un hebdomadaire, La République libérale d’Arras et du Pas-de-Calais, le transforment en quotidien le 15 octobre 1894, et fondent, pour l’imprimer, la SA de l’imprimerie moderne d’Arras (7, place du Wez-d’Amain). Sur le plan local, ils militent contre la politique du maire Émile Legrelle soutenu par L’Avenir du Pas-de-Calais. Aux municipales de mai 1896, la liste des républicains modérés obtient un demi-succès en mettant en ballotage la liste du maire sortant et obtient deux élus, Ernest Deusy et Achille Brochart.

Dans le contexte de la grande Exposition du Nord de la France à Arras (1er mai-14 octobre 1904), il est élu conseiller municipal d’opposition lors des élections complémentaires de 1903, puis lors des élections générales du 1er mai 1904. Il était soutenu par René Charruey, directeur de l’imprimerie de la Presse populaire, éditeur de La Croix d’Arras et des Mines du Pas-de-Calais et président du comité d’action catholique. Il s’est présenté contre la liste républicaine de la municipalité sortante d’Eugène Minelle, Louis Rohart-Courtin et Eugène Carlier qui obtient la très grande majorité des sièges. Sur sa liste d’opposition libérale figurent dix-sept représentants des grandes familles catholiques-sociales d’Arras : l’ingénieur [et académicien] François Blondel, l’avocat [et académicien] Jean Paris, l’avocat Paul de Clerck, l’administrateur de la stéarinerie [et futur académicien} Fernand Anselin, le manufacturier Arthur Delétoille, l’entrepreneur Léon Tricart, l’industriel Alexis Noyer, le négociant en charbons Eugène Boyenval, le fabricant de machines Émilien Bouchez, le serrurier Bernard-Chrétien, le fabricant d’huiles Georges Bernard.

Dans son discours de réception à l’Académie, le 26 juillet 1900, dispensé de l’éloge de son prédécesseur encore vivant, il esquisse une analyse des devoirs de l’avocat et en particulier, de la probité professionnelle.  Plus tard, lors du renouvellement du bureau, au printemps 1914, il accepte, sous la nouvelle présidence (1914) du chanoine Depotter, d’être vice chancelier d’Edmond Morel. La guerre éclate peu après et disperse tout le monde. Il se réfugie à Tours d’où il ne revient pas et où il décède en 1921, à l’âge de quatre-vingts ans.

Publication dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

« Discours de réception, le 26 juillet 1900 », MAA, 2e série, t. XXXI (1900), p. 29-46.

Sources

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 326/1, p. 852/1343 ; décès, AD 37, 6 NUM8/261/434, p. 22/522.

ROHART, « Réponse au discours de réception de M. Brochart », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XXXI (1900), p. 47-57.

Le Grand Écho du Nord de la France, 20 avril et 2 mai 1904.

VISSE Jean-Paul, La presse arrageoise, 1788-1940, p. 357, 2009.

Michel Beirnaert