Cicéron CARON, 1878 © Académie Arras

 Bouvigny Boyeffles 18 frimaire an V (08.12.1796) – Arras 27.09.1884. Professeur au collège d’Arras.  

Élu le 11 août 1848 pour succéder à l’industriel Pierre Gabriel Coste (dit Coste-Crespel) sur le 18e fauteuil, reçu le 1er décembre 1848. Il est vice-chancelier de 1862 à 1880. Il est remplacé en 1884 par Paul Laroche

Il est le quatrième d’une fratrie de neuf enfants, fils du second mariage de Robert Caron, laboureur, armurier, receveur des droits réunis, avec Marie Pélagie Thérèse Mayeur.

Après ses études au collège de Lens, il tente le concours de Polytechnique, et opte finalement pour l’enseignement en 1823. Il sera successivement maître d’études au collège d’Arras, régent de septième au collège de Bergues (Nord), et, de retour au collège d’Arras, régent de septième, puis de sixième, de troisième, et, enfin, de seconde. 

Le 18 décembre 1834, il épouse, à l’âge de trente-huit ans, Caroline Catherine Josèphe Périn, marchande de dentelles âgée de quarante-deux ans.

Après trente années de professorat, il met fin à sa carrière d’enseignant en 1853 et devient bibliothécaire de la ville d’Arras. Il exerce cette deuxième activité pendant presque trente ans, de 1853 à 1882. Dans la notice nécrologique de Cicéron Caron, le Bulletin des Archives et des bibliothèques de 1884 souligne qu’il a publié en collaboration avec M d’Héricourt, un travail sur les livres imprimés à Arras, ..., et, en 1860, le catalogue des manuscrits de la bibliothèque, qui n’est qu’un démarquage du catalogue que Jules Quicherat avait rédigé et dont diverses circonstances avaient retardé la publication. Elle conclut sèchement, sans autre justification : La gestion de M. Caron n’a pas été heureuse pour la bibliothèque d’Arras.

Ses collègues académiciens qui l’ont connu dans l’exercice de ses fonctions, en notamment le chanoine Van Drival, retiennent surtout sa compétence dans l’accueil du public : Il était apte à donner aux travailleurs les conseils les plus précieux sur les livres à consulter. C’est que, toute sa vie, il avait lu, sans grand ordre peut-être, mais avec une curiosité intelligente. Ses lectures étaient classées dans son esprit, et il avait tant lu et comparé, ..., qu’il savait où étaient les utiles notions, les choses sérieuses et étudiées ; aussi ...  donnait-il aux visiteurs de la bibliothèque des conseils du plus haut prix.

En 2024, la cotation des manuscrits de la bibliothèque d’Arras effectuée par Cicéron Caron est toujours en vigueur dans cette bibliothèque, et sert au classement numérique et au rangement des manuscrits. Un tableau de conversion renvoie vers les cotes employées par Quicherat qui sont souvent plus connues des chercheurs que les cotes "Caron", le catalogue Quicherat ayant eu une plus grande diffusion.

Officier d’Académie en 1856, officier de l’Instruction publique en 1862.

Publications dans le Mémoires de l’Académie d’Arras

« Discours de réception le 1er décembre 1848 », MAA, 1ère série, t. XXV (1851), p. 57-64.

« Rapport sur le concours de poésie en 1849 », MAA, 1ère série, t. XXV (1851), p. 74-86.

Avec d’Héricourt, « Recherches sur les livres imprimés à Arras », MAA, 1ère série, t. XXV (1851), p. 206-336 ; t. XXVI (1853), p. 415-564 ; t. XXVII (1854), p. 279-292 ; t. XXVIII (1855), p. 341-392 ; t. XXX (1858), p. 225-240.

« Compte-rendu des travaux de l’Académie », MAA, 1ère série, t. XXVI (1853), p. 1-19.

Avec Amédée Boistel, « Rapport sur le concours de poésie », MAA, 1ère série, t. XXVI (1853), p. 165-192.

« Rapport sur le concours de poésie », MAA, 1ère série, t. XXVII (1854), p. 163-170.

« Notices et extraits de livres imprimés et manuscrits de la Bibliothèque d’Arras », MAA, 1ère série, t. XXVIII (1855), p. 225-227.

« Pensées de Varron, avec traduction du XVe siècle », MAA, 1ère série, t. XXVIII (1855), p. 228-253.

« Pensées de Varron citées par Vincent de Beauvais, avec une vieille traduction », MAA, 1ère série, t. XXVIII (1855), p. 254-261.

« Pièce latine où il est question de Varron et qui sert de préface aux homélies d’Origène sur la Genèse », MAA, 1ère série, t. XXVIII (1855), p. 262-263.

« Préface aux Annales de Philippe Meyer, faisant suite aux Annales de Flandre, de son grand-oncle Jacques Meyer », MAA, 1ère série, t. XXVIII (1855), p. 264-267.

« Extraits du livre du Trésor de Brunetto Latini », MAA, 1ère série, t. XXVIII (1855), p. 264-285.

« Petites pièces de vieille poésie », MAA, 1ère série, t. XXVIII (1855), p. 286-340.

« Extraits des manuscrits de la Bibliothèque d’Arras », MAA, 1ère série, t. XXIX (1857), p. 269-272.

« Sententiae Varonis », MAA, 1ère série, t. XXIX (1857), p. 273-282.

« Notices et extrait de livres imprimés et manuscrits de la Bibliothèque d’Arras », MAA, 1ère série, t. XXX (1858), p. 183-204.

« Petites pièces de vieille poésie », MAA, 1ère série, t. XXX (1858), p. 205-224.

« Recherches sur les livres imprimés à Arras », MAA, 1ère série

« Extraits des manuscrits de la Bibliothèque d’Arras », MAA, 1ère série, t. XXXIII (1861), p. 305-392.

« Rentes dues par les maisons, jardins et terres, soumis à la juridiction des échevins de la ville d’Arras (en 1382) », MAA, 1ère série, t. XXXVIII (1868), p. 275-486.

Autre publication

Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de la ville d'Arras, Arras, 1860, 703 pages et 19 planches (d'après le travail de M. Quicherat).

A comparer avec :

QUICHERAT Jules, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements. Tome IV : Arras. Paris, Imprimerie Nat.  1872.

Sources

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 170/2, p 409-410/1627 ; décès, AD 62, 5 MIR 041/59, p 1256/1288

Bulletin des Archives et des bibliothèques t. 1, 1884, p 296-297

LAROCHE Paul, « Discours de réception », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XVIII (1887), p. 31-35 et VAN DRIVAL Eugène, « Réponse au discours de réception de M Paul Laroche », p. 53-54.

Michel Beirnaert