Arras 23.12.1759 – Calcutta (Inde) date incertaine du décès entre 1800 et 1806. Avocat, substitut. Président du conseil provincial d'Artois de 1785 à 1790, député de la noblesse aux États généraux en 1789, président de l’Assemblée nationale constituante du 27 mai au 8 juin 1790.
Élu en 1778 pour succéder à l’abbé Jean-Léonard Breuvart sur le 13e fauteuil. Il est directeur en 1781. Il retrouve à l’Académie son père élu en 1748 sur le 21e fauteuil. Le fauteuil de Bon-Albert est attribué en 1817, à la refondation de l’Académie, à l’ingénieur et industriel Alexis Hallette.
Fils de François-Joseph Briois et de Marie-Joseph-Albertine Palyart, Bon-Albert prête son serment d’avocat le 8 février 1775, présenté par le célèbre avocat arrageois Liborel. Il est nommé substitut la même année, en attendant de succéder à son père en 1785. Il réside alors dans l’ancien hôtel de Guînes complètement réaménagé.
Bon-Albert, très ouvert à l’esprit des Lumières et au progrès scientifique, a pris l’habitude, à partir de 1787, d’organiser dans le grand salon de l’hôtel de la rue des Jongleurs, tous les quinze jours, le samedi à 15h, des réunions consacrées à l’étude de questions juridiques et à la réforme envisagée de la coutume d’Artois. Ces rencontres, d’abord strictement intimes, donnent naissance au début de 1788 à une série de conférences auxquelles sont conviées plusieurs dizaines d’avocats arrageois élus par leurs pairs. Maximilien Robespierre, qui habite depuis 1787 une maison bourgeoise toute proche, rue des Rats-Porteurs, n’y est pas invité ; il lance alors, sous le voile d’un anonymat assez transparent, un écrit intitulé Lettre adressée par un avocat d’Artois à son ami au parlement de Douai.
En 1789, Bon-Albert élu député de la noblesse d’Artois, participe aux travaux des États Généraux de Versailles puis à ceux de la Constituante. Ses interventions y sont fréquentes sur les questions juridiques et financières. Considéré au début comme un noble libéral, il s’oppose de plus en plus souvent à Robespierre notamment dans la querelle dite du « marc d’argent » équivalant à cinquante-et-un jours de travail nécessaires pour pouvoir voter. Bon-Albert condamne la sécularisation des biens du clergé, défend les prêtres et propose le retour volontaire et non obligatoire des émigrés. Conscient de la radicalisation de la Législative, il s’enfuit en 1792 en Angleterre en compagnie du célèbre Talleyrand. Ils mènent une vie d’aventures et leurs spéculations foncières, leurs turbulences irritent bientôt le gouvernement anglais et ils doivent quitter l’Angleterre. Le 2 mars 1793, ils s’embarquent pour Philadelphie. En 1796, Talleyrand ayant appris la chute de Robespierre, revient en France. Briois de Beaumetz qui s’est fait naturaliser américain, met le cap vers Calcutta où il débarque en novembre 1796. On perd sa trace, il serait mort entre 1800 et 1806.
Sources
DECELLE Jean-Michel, NOLIBOS Alain, TILLIE Michel, « L’hôtel de Guînes à Arras, trois siècles d’histoire », extrait du t. XVIII de Histoire et archéologie du Pas-de Calais, Arras, 2000.
BAUCHET Ghislaine, BREERMERSCH Pascale, DHERENT Catherine, SERVANT Hélène, Cinquante figures du Pas-de-Calais pendant la Révolution, 1989.
SUEUR Philippe, Le Conseil Provincial d’Artois (1640-1790, Mémoires de la Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, t.2, Arras, 1982.
Alain Nolibos